Les Tamani célèbrent la culture mandingue


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La 3ème édition des Trophées de la musique au Mali se poursuit avec succès. Mercredi soir, la capitale malienne a célébré la musique mandingue dans toute sa splendeur. Les griots et les griottes ont su emballer et émerveiller les Bamakois présents dans l’Espace Village Tamani. Récit.

La course au Tamani est lancée. Tout le monde attend avec impatience la fameuse nuit du Tamani d’or, qui récompense les meilleurs artistes de la scène musicale malienne. Les pronostics vont bon train, alors qu’un comité spécial, dirigé par l’homme de radio togolais John Dossavi, procède au dépouillement des bulletins de vote auparavant distribués à la population. L’événement qui a marqué la précédente journée de festivité demeure la soirée mandingue. Après la soirée consacrée aux nouveaux talents de la musique malienne, il était indispensable, selon les organisateurs, de réserver également une large tribune aux représentants des rythmes mandingues, car au Mali, l’art oratoire est une fierté nationale.

La troisième journée des Tamani 2005 a commencé vers 10h30, avec la reprise des activités de l’atelier de formation des artistes. Au programme : la question des droits des artistes, mais également des moyens de production. Quelques heures plus tard, les rencontres professionnelles prirent le relais avec des échanges tout aussi riches, preuve que cette troisième édition est placée sous le signe du professionnalisme et de la pérennisation. Journalistes locaux et internationaux, acteurs culturels, producteurs et artistes s’étaient donc réunis pour débattre et échanger autour du thème de la musique en Afrique, ses réalités, et ses outils de promotion.

« On ne devient pas griot, on l’est de naissance »

C’est sous un soleil de plomb que sont mises en place les différentes installations sonores et que les différents stands se sont ouverts au public. Tout le monde s’affaire, alors que les poulets bicyclettes braisent à l’ombre. Les cris joyeux des enfants animent le Village Tamani, tandis que les régisseurs finissent d’installer la sono et procèdent aux derniers tests micro. Tout était fin prêt pour que la soirée mandingue se déroule dans les meilleures conditions. Le soleil perd au fur et à mesure son éclat avant de laisser définitivement place à un ciel gorgé d’étoiles scintillantes. Il ne restait plus qu’à attendre l’arrivée du public pour que la fête commence.

« On ne devient pas griot, on l’est de naissance ». C’est par cette phrase que Mory Touré, journaliste local et correspondant de Couleurs Tropicales, célèbre émission animée par Claudy Siar et diffusée sur Radio France Internationale, a lancé la soirée. L’espace village Tamani, qui n’a eu de cesse d’accueillir les festivaliers tout au long de la journée, retrouve toute sa vitalité dès l’apparition des premiers artistes. Babani Kone, Kankou Damba, Astan Tounkara, Assetou Kanoute, Batoma Kouyate, Coumba Sira Koïta, Yah Kouyate, Toma Diabate, Solo Dja Kabaco, Dialou Kouyate, Mariétou Diabate, Awa Kassemady Diabate, Mah Kouyate n°1 et 2, et Tenin Kouyate seront ce soir de la partie, pour le bonheur des mélomanes.

Un public ravi

Grâce aux différentes prestations, le public présent peut se rendre compte de la richesse musicale des contrées maliennes les plus reculées, dans la mesure où la majeure partie des griottes présentes représentent une spécificité locale ou un village. Dans la soirée de nombreux interludes musicaux sont intercalés afin de tenir les festivaliers en haleine. Le Vieux Kante a ainsi l’occasion de s’illustrer en gratifiant à deux reprises le public de son savoir-faire. Le reggae-man Pach Jahwara a quant à lui tenu à réveiller la génération consciente malienne en prônant, avec succès, la paix, l’amour et la solidarité. C’est Soumaïla Kanoute qui clos une soirée riche en émotions et en sincérité. Au vu des réactions du public, il est certain que la musique mandingue a toujours le vent en poupe, et que les griots et griottes ont encore de beaux jours au Mali.

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