Guinée Bissau : Joao Bernardo Vieira revient au pouvoir


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Nino est de retour. Joao Bernardo Vieira revient au pouvoir, à la faveur des récentes présidentielles en Guinée Bissau, après avoir été contraint à l’exil en 1999. Sa victoire a été annoncée, jeudi dernier, par la Commission nationale des élections. Remise en question par l’opposition et à l’origine de nombreux incidents dans le pays, elle le porte pour la troisième fois à la présidence de la Guinée Bissau. Ces élections présidentielles, dont le deuxième tour s’est tenu dimanche dernier, marquent le retour de la nation lusophone à la démocratie.

Joao Bernardo « Nino » Vieira est le nouveau Président de la Guinée Bissau. Il a remporté les présidentielles dont le second tour s’est déroulé dimanche dernier. L’ancien chef militaire a récolté, selon les résultats partiels fournis jeudi dernier par la Commission nationale des élections (CNE), plus de 55% des voix. Il était confronté à Malam Bacai Sanha, le candidat du Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée Bissau et du Cap vert (PAIGC, au pouvoir). Les résultats définitifs devraient être disponibles dans les prochains jours. Ces élections marquent le retour de la Guinée Bissau à la démocratie après une guerre civile, deux coups d’Etat et une période transitoire pendant laquelle Henrique Rosa a assuré la présidence par intérim du pays. Cette transition, qui a débuté après le coup d’Etat de septembre 2003 durant lequel Kumba Yala a été renversé, a vu la tenue de législatives en 2004 et connaît son épilogue avec ces élections présidentielles.

Jamais deux sans trois

Cependant, ce retour à la démocratie ne se fait pas sans heurts. Des incidents ont suivi l’annonce des résultats qui ont été contestés par Malam Bacai Sanha, le candidat malheureux arguant qu’il y aurait eu des fraudes. Une déclaration sans surprise car, avant même leur publication, son camp avait indiqué qu’il exigerait le décompte des voix. Pourtant les observateurs internationaux – envoyés par l’Union africaine (UA), la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), les Etats-Unis et l’Union européenne – ont estimé que le scrutin s’était déroulé en toute transparence. Kofi Annan, le secrétaire général des Nations Unies, a d’ailleurs appelé la classe politique et la population au calme. Il n’a pas été le seul, l’armée bissau-guinéenne est également montée au créneau, mais avec un peu plus de fermeté.

Par communiqué de presse interposé, émanant de l’Etat-major général, elle a promis de se montrer très ferme contre « tout individu ou toute organisation » qui remettrait en «cause le processus électoral », rapporte l’agence de presse chinoise Xinhua. Ce qui est certain, c’est que la Guinée Bissau a choisi de renouer avec un chef qui lui est déjà familier. Joao Bernardo Vieira, qui a reçu le soutien de Kumba Yala, candidat malheureux du premier tour du scrutin du 19 juin dernier, a dirigé ce petit pays lusophone par deux fois. La première, en 1980, à la faveur d’un coup d’Etat, puis en 1994, à la suite des premières élections démocratiques qu’a connues son pays. Nino Vieira sera lui-même renversé en 1999 et son retour d’exil – il avait trouvé refuge au Portugal – ne date que d’avril dernier. Le nouveau chef d’Etat bissau-guinéen est âgé de 67 ans.

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