L’Agoa est prolongé jusqu’en 2015


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L’African Growth and Opportunity Act est prolongé jusqu’en 2015. A la grande satisfaction des promoteurs de l’accord commercial qui lie les Etats-Unis à une quarantaine de pays d’Afrique subsaharienne. La dérogation accordée aux pays africains pour l’importation de matières textiles est prolongée jusqu’en 2008.

L’Agoa III est depuis, le 24 juin dernier, une réalité. Le projet de loi portant sur l’extension de l’African Growth and Opportunity Act jusqu’en 2015 a été voté à l’unanimité par les sénateurs américains. Ils ont ainsi confirmé la position de leurs collègues parlementaires. La loi devrait être promulguée dans les jours à venir par le Président américain, Georges W. Bush. La proposition de loi validée par le Sénat américain est restée identique dans ses termes à celle adoptée par la chambre des députés le 14 juin dernier. « Nous sommes contents et le projet de loi qui a été voté va même au-delà de nos espérances », affirme Timothy Mc Coy, directeur de la politique et des programmes du Corporate Council on Africa CCA. L’organisation rassemble des opérateurs américains, appartenant au secteur privé, promoteurs du développement des relations commerciales entre l’Afrique et les Etats-Unis.

Agoa III : Des modalités satisfaisantes

Si dans l’absolu, le principe de l’extension de l’Agoa était quasiment un acquis, comme le constatait Timothy Mc Coy dans un précèdent entretien avec Afrik.com, la question épineuse restait celle de la reconduite de la dérogation pour l’importation de matières premières textiles. Les vêtements confectionnés en Afrique ne sont donc pas tenus de l’être exclusivement à partir de tissus africains. La disposition expirait en septembre prochain. Ce point est en effet crucial pour des pays comme le Lesotho ou le Malawi pour lesquels le secteur textile est vital et qui sont obligés de s’approvisionner en Asie. Leur production locale en tissus étant insuffisante. L’Agoa III, est dans cette optique, un véritable soulagement pour ces pays puisque cette dérogation leur est accordée jusqu’en 2008. Autrement, ils seraient devenus moins compétitifs. La production textile de ces pays continuera donc d’être exonérée des taxes douanières.Autre point de satisfaction selon Timothy Mc Coy : la possibilité d’aider les pays africains à renforcer leurs structures dans le domaine de l’export (Capacity Building). Il s’agira, notamment, d’aider les exportateurs à mieux comprendre les procédures et les critères phytosanitaires que les Etats-Unis imposent dans le domaine agricole.

En près de quatre ans d’existence, l’Agoa, qui concerne les secteurs du textile, de l’agriculture et de l’artisanat, a fortement contribué à l’accroissement des échanges commerciaux entre les Etats-Unis et certains pays d’Afrique sub-saharienne. 37 au total. Comme l’a constaté, en juin dernier, Edward Royce, président de la sous-commission sur l’Afrique de la Chambre des représentants. Il a affirmé, « qu’à sa connaissance », l’Agoa était le programme de développement le plus performant que les Etats-Unis aient mené en faveur de l’Afrique. Et pour cause. La valeur des exportations de textiles vers les Etats-Unis est passé de 600 millions, en 1999, à 1,5 milliard de dollars en 2003, indique le Washington Post. Par ailleurs, toujours en 2003, les importations en provenance de ces pays ont augmenté de 55 % par rapport à l’année précédente.

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