Les Nigérianes à l’assaut de Chevron


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Les installations de la firme Chevron-Texaco sont prises d’assaut par des centaines de Nigérianes en colère. Après avoir occupé le principal terminal d’exportations pétrolières, elles ont envahi quatre stations d’exploitation. Elles souhaitent attirer l’attention sur l’extrême pauvreté des villageois du delta du Niger.

300 femmes ont pris d’assaut, mardi dernier, quatre des principales installations pétrolières de la firme Chevron-Texaco au nord du Nigeria. Cette invasion intervient alors que la multinationale américaine était en passe de faire aboutir les négociations concernant l’évacuation des 150 Nigérianes qui occupent déjà le terminal d’exportations pétrolières d’Escavros, situé lui aussi dans la région du delta du Niger. Avec l’invasion des stations d’Abiteye, de Makaraba, d’Otunana et de la crique d’Olero, c’est 2,9 millions de dollars par jour que perd à présent le géant pétrolier.

 » Nos femmes n’ont peur de rien. Elles participent activement à notre combat et elles s’y sont engagées sans armes, sans même leurs balais « , s’est félicité Kingsley Kuku, le porte-parole de l’ethnie de ces Nigérianes, les Ijaws. Leur but est d’attirer l’attention sur l’extrême pauvreté des habitants des villages qui entourent les stations. Elles réclament une plus grande implication de Chevron dans leur communauté, ainsi que le droit d’installer des fermes près des stations pour pouvoir commercer avec les employés.

Des interlocuteurs peu  » sincères « 

Ce n’est pas la première fois que les activités de Chevron sont mises à mal dans la région, mais jamais encore les femmes ne s’étaient impliquées dans les différends qui opposent la firme à la population locale. Ce dernier coup de force intervient alors que le terminal d’Escavros était en passe de reprendre une activité normale. Chevron pensait avoir trouvé un accord avec les Nigérianes qui l’occupaient. Sans plus de précisions, Sola Omole, porte-parole du géant pétrolier, assurait pouvoir répondre  » au principales inquiétudes des femmes dans les domaines des chances d’emplois supplémentaires, d’une émancipation économique accrue et de la création de plus d’infrastructures « . Mais il semble que ses interlocutrices l’aient trouvé peu  » sincère  » et aient décidé de poursuivre leur action.

Le gouverneur de la région du Delta s’est spécialement déplacé pour aider au règlement pacifique du conflit. A l’heure actuelle, l’occupation des installations par les Nigérianes en colère bloquerait la production de 110 000 barils par jour et l’exportation de 500 000 barils à partir du terminal. Une perte sèche pour Chevron, qui espère régler le conflit dans les plus brefs délais.

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