Dernier hommage à Jean-Luc Delarue


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L’animateur de télévision français Jean-Luc Delarue est mort. Très jeune, il avait été le symbole du renouveau éditorial des médias français dans les années 1990. Successivement à la radio puis à la télévision, il avait imposé un ton rapide, une manière d’aborder sans ambage les sujets de société ou les drames humains. Il était aussi parmi les premiers professionnels à apporter son soutien à AFRIK.COM dont il était actionnaire à travers Réservoir Prod.

Lorsqu’en 1994 Jean-Pierre ELKABBACH fait appel à lui pour animer « ça se discute » sur France 2, deux fois par semaine en deuxième partie de soirée, l’arrivée du jeune prodige de la télévision et de la radio illumine les grilles de rentrée du service public. Très vite, l’audience est là, pour une émission d’un nouveau genre, qui sera souvent copiée, jamais égalée.

C’est en coulisse de « ça se discute » que j’ai fait la connaissance de Jean-Luc DELARUE, avec Carlo FRECCERO et Emmanuelle GUILCHER, qui tous les deux lui resteront toujours fidèles, chacun à sa manière. Hasard de la vie, c’est il y a quelques mois au Père Lachaise, aux obsèques d’un autre ami, Alain VAUTIER, décédé alors qu’il était Directeur d’Antenne de France 2, que je l’ai vu pour la dernière fois.

Si la télévision est un art, dans sa conception éditoriale, dans sa réalisation, dans l’alchimie secrète et exigeante à la fois qui lui permet à la fois de captiver et d’enrichir, de surprendre et de faire comprendre, alors ces quelques noms en sont pour toujours exemplaires : DELARUE, FRECCERO, VAUTIER, auxquels il faudrait associer bien sûr Pascal JOSEPHE, qui dirige aujourd’hui IMCA.

Quel travail, en amont de chaque émission, quelle préparation minutieuse de chaque image et de chaque entretien, quelle énergie déployée pendant les deux heures de direct, quelle concentration et quelle puissance d’attention et de mouvement à la fois ! Il soufflait dans ses séances de réflexion et de création un vent de liberté et d’invention, une foi dans la fonction de la télévision et dans son rôle pour changer la société. Et quelle injustice, face à ce professionnalisme impeccable, quand on lisait les commentaires de la presse people. Quel sentiment de trahison aussi, quand on brocardait sans les analyser et avec exagération ses revenus ou ses frasques, qui n’étaient que l’écume et l’apparence des choses.

Pendant vingt et cinq ans, Jean-Luc DELARUE a été un visage et une voix familiers de tous les téléspectateurs des chaînes françaises, en France bien sûr, mais aussi en Afrique : il avait fait ses débuts sur TV6, ancêtre de M6, en 1986, avant de rejoindre Europe 1 (Top 50 et matinales) puis Canal+ où il s’est révélé avec « La Grande Famille » (1991-94). Jean-Luc DELARUE était un enfant de cette génération CANAL+, une école de liberté et de rigueur à la fois qui continue aujourd’hui à produire des pépites…

On sait moins qu’il a été pour nous, jeunes professionnels des médias des années 1990, un véritable soutien : à la naissance d’AFRIK.COM Jean-Luc DELARUE a été de ceux qui, derrière Hervé BOURGES, Pascal JOSEPHE et Michel FIELD, nous ont apporté leur soutien et leur confiance. Qu’il en soit ici remercié. Avec émotion et respect. Pour un dernier hommage, loin de projecteurs.

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