Il faut « sauver Gorée » !


Lecture 2 min.
arton26110

C’est un appel au secours que le maire de Gorée lance en marge de la célébration des 140 ans de la commune ce week-end. Me Augustin Senghor a de nouveau invité les autorités sénégalaises à améliorer le quotidien de ses administrés.

La commune de Gorée fêtera ce week-end son 140e anniversaire. L’occasion pour le premier maire écologiste du Sénégal d’envoyer un message aux autorités. « Aujourd’hui, la préservation de Gorée est notre plus grand souci. C’est l’île qui est menacée dans son existence. L’appel que je vais lancer aux autorités est de sauver Gorée », a déclaré récemment Me Augustin Senghor. A la tête de l’île depuis 2002, réélu en 2009, il est très populaire auprès de ses 1200 habitants dont il plaide régulièrement pour l’amélioration des conditions de vie.

Plus qu’ailleurs au Sénégal, l’approvisionnement en électricité pose problème en raison de la vétusté des canalisations et du câblage, sous l’eau depuis plusieurs décennies. La mairie estime les travaux de rénovation à 600 millions de F CFA (914 695 euros). Me Augustin Senghor critique ainsi les pouvoirs publics qui se contenteraient de réparer, en cas de panne, au lieu de rénover l’ensemble de l’infrastructure. Depuis plusieurs années, sa localité souffre aussi de la pollution et d’une mauvaise gestion des déchets. Les administrés se plaignent du dégazage des grands navires qui transitent par le port de Dakar. Autre préoccupation de Gorée : la conservation du patrimoine. Les autorités locales déplorent le manque d’aides allouées à sa préservation.

Commune, puis commune d’arrondissement

Le week-end prochain, Gorée célèbrera un statut qui a évolué dans le temps. En 1872, Gorée et Saint-Louis devenaient les deux premières communes de type occidental d’Afrique de l’Ouest. La population goréenne s’élevait à 2 100 habitants en 1891. A cette époque, Dakar en comptait déjà quatre fois plus. Mais en 1926, les Goréens ne sont plus que 700 contre 33 000 Dakarois. Trois ans plus tard, la petite Gorée est rattachée à la commune Dakar et perd son statut.

L’ île aux esclaves va donc connaître des années de déclassement jusqu’à son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco en 1978. La nouvelle politique de décentralisation, mise en place en 1996, lui permet de retrouver une certaine autonomie. La ville de Dakar, en pleine explosion, est à ce moment divisée en 19 communes d’arrondissement, y compris Gorée. Cette dernière récupère ainsi ses sites et modernise ses infrastructures afin de répondre à l’accueil massif des touristes et des pèlerins de la mémoire.

Lire aussi:

Commémoration de l’esclavage et de la traite négrière

« Retour à Gorée » avec Youssou N’Dour

Gorée, larmes et mémoire

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News