Algérie : Malaise à l’approche des législatives


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Le bureau du parti du Rassemblement National et Démocratique de la wilaya de Tamanrasset, dans l’extrême sud de l’Algérie, a été assiégé durant toute la journée de mardi par des militants en colère. Ils contestent la liste des candidats choisis pour participer aux prochaines élections législatives.

La colère a gagné les rangs des militants du Rassemblement National et Démocratique (RND) de la wilaya de Tamanrasset, au sud de l’Algérie. Ils ont investi ce mardi les bureaux du parti pour protester contre le coordinateur de la wilaya et le choix des candidats qui se présenteront aux élections législatives du 10 mai. Ils dénoncent une liste qui privilégie selon eux « les gros bonnets de l’argent au détriment de la compétence et de la crédibilité ». « Alors que nous étions en pleine campagne de sensibilisation et de préparation des listes pour une bonne représentation parlementaire qui tienne compte de la crédibilité et de la compétence, le coordinateur avait déjà sa propre liste, comportant des noms non reconnus par la base », précisent ces militants du RND. A commencer par les jeunes qui contestent totalement la candidature de celui qui a été choisi pour les représenter», explique une source du quotidien algérien El Watan.

La légitimité des commissions de candidature est également contestée. « Leur création a été faite sans le consentement des membres du bureau de wilaya ». Les militants ont adressé une lettre au secrétaire général du RND qui n’est autre que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, pour l’alerter sur la politique de la « chkara » (valise d’argent). Dans cette lettre, le coordinateur de la wilaya est accusé d’être devenu « un instrument au service de la mafia ». Le Premier ministre a été informé de la journée de colère du 28 février durant laquelle les bureaux du RND de Tamanrasset ont été assiégés. Les militants exigent l’envoi d’une délégation de haut rang pour mettre un terme à cette situation.

Une politique « risquée » mais « friquée »

La capitale de la wilaya, Ahaggar, est sous tension depuis cette « journée blocus ». Toujours selon El Watan, Tamanrasset, à la frontière du Niger et du Mali, est une ville où les affaires de corruption, de trafic de drogue et d’armes, de contrebande ou encore de terrorisme y sont monnaie courante. Les militants du RND craignent de voir des députés acheter leur place au Parlement. Une menace bien présente qui guette les prochaines élections. Ce qui pourrait être considéré comme une banale affaire interne a déjà contaminé d’autres formations politiques dans plusieurs régions du pays. Un tel scénario à Tamanrasset est un risque d’embrasement pour la ville. Le sud de cette région est touché de plein fouet par des crises humanitaires.

Force est de constater qu’Ahmed Ouyahia devra réagir rapidement pour mettre un terme à toutes ces discordes. Elles l’ont bien prouvées, les populations du Maghreb n’hésitent plus à descendre dans les rues pour exprimer leur colère, et ce, même lorsqu’il s’agit d’intérêts politico-financiers.

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