Jean Marie Le Pen – Intouchables : Une image « dramatique » de la France


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Intouchables. L’histoire d’un vieux riche blanc en fauteuil roulant « relevé » par un banlieusard noir. Une image dramatique de la France, estime l’ancien numéro 1 du Front National : Jean-Marie Le Pen.

Invité du 12/13 sur France 3, le président d’honneur du Front national a lâché tout ce qu’il pensait du film Intouchables. L’image qu’à M. Le Pen du film : « La France, c’est l’infirme qui se trouve dans le fauteuil et donc il va falloir tabler sur l’aide que vont nous apporter les jeunes des banlieues et l’immigration en général. Je ne souscris pas du tout à cette manière de voir. Je crois que c’est un film, c’est un roman, il faut le prendre comme tel et pas du tout comme un exemple futur. Ce serait dramatique si la France était dans l’état de ce malheureux handicapé. »

Un mélodrame déguisé en comédie

Dans le film, le message se voulait être pourtant celui de la solidarité générationnelle et sociale entre « les vieux blancs riches et les jeunes pauvres immigrés des cités », le tout par le truchement du rire ! C’est ce qui a d’ailleurs fait le succès du film dans lequel François Cluzet interprète le rôle d’un aristocrate tétraplégique, et Omar Sy celui d’un mec de cité tout juste sorti de prison. Une rencontre fusionnelle entre deux hommes pourtant destinés à ne jamais se rencontrer tellement la frontière qui les sépare paraît étanche. C’est du moins ce qu’ont tenté de mettre en avant Eric Toledano et Olivier Nakache, les réalisateurs.

Libre à chacun d’interpréter le film à sa manière. Certains vous diront que dans ce cas de figure le pauvre a besoin du riche, fût-il handicapé, pour s’en sortir, et vice et versa. Alors que les critiques l’encensent, le scénario d’Intouchables est pour Jean Marie Le Pen tout simplement « dramatique ». Celui d’une France où les plus faibles peuvent compter sur l’aide des jeunes issus de l’immigration. Un scénario inenvisageable. Rappelons tout de même qu’avant d’être un roman puis un film, Intouchables c’est avant tout une histoire vraie. Et si pour Jean Marie Le Pen, Intouchables brade l’image de la France, pour d’autres le film dégrade l’image des Africains.

Et si Variety avait raison ?

A la sortie du film en novembre 2011, Omar Sy faisait l’objet de toutes les critiques du magazine américain Variety. « Driss n’est traité que comme le singe d’un spectacle de cirque, avec toutes les associations racistes de ce terme, expliquant au blanc coincé comment s’amuser en remplaçant Vivaldi par « Boogie Wonderland » et lui montrant comment bouger sur le dancefloor », a ainsi noté le magazine spécialisé qui a tout de même applaudi la performance de l’acteur bien que son rôle soit si stéréotypé.

Le scénario : deux archétypes de deux milieux « irréconciliables ». Mais le destin en a voulu autrement. Voici qu’un jeune suburbain (Noir forcément) tout juste sorti de prison (évidemment) et dans l’attente de ses Assedic, fait la rencontre d’un Blanc issu de l’aristocratie, propriétaire d’un hôtel particulier avec sous ses ordres une panoplie de domestiques heureux de servir un patron devenu tétraplégique à la suite d’un accident non pas en voiture, trop banal, mais en parapente, « c’est plus chic » comme dirait le journaliste et romancier français Thierry de Cabarrus. Bref, le banlieusard devient les bras et les jambes du richard. Un larbin qui explique à son patron comment faire pour fumer un joint ou encore comment devenir un chauffard. Une série de clichés.

En conclusion, que l’on aime ou pas, il s’agit là d’un film culte, même intouchable ! Une comédie française, simplette et à budget limité qui a attiré plus de dix-huit millions de spectateurs en France et qui démarre en trombe sa carrière à l’étranger. Pour des acteurs peu connus en dehors des frontières, Jean-Marie Le Pen aurait pu limiter sa critique à un simple « chapeau les artistes ».

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