Cameroun : les femmes à l’école de la technologie


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Former les Camerounaises aux Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). L’opération a démarré en 2003 et elle a pour ambition de former 100 000 femmes à l’horizon 2012.

Pour l’heure, l’Institut africain d’informatique (IAI) de Yaoundé a appris à quelques 85 830 femmes à maîtriser les logiciels Word et Excel et à utiliser Internet. Cent cinquante femmes de Mbankomo, une localité proche de la capitale politique Yaoundé, ont été récompensées vendredi dernier par la ministre de la Promotion de la femme et de la famille, Marie-Thérèse Abena Obama.

Avec 85 830 femmes formées aux nouvelles technologies de l’information et de la communication(NTIC) depuis 2003, l’Institut africain d’informatique (IAI) de Yaoundé s’est félicité ce mercredi « d’un taux de performance à plus de 85% ». L’établissement dispose encore d’une année pour réaliser l’opération 100.000 femmes à l’horizon 2012 qu’il mène en partenariat avec le Ministère de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff ).

Vendredi dernier, 150 femmes de la petite ville de Mbankomo, située à la périphérie de Yaoundé, ont reçu des mains de la ministre Marie-Thérèse Abena Obama leurs attestations de formation. Pendant près d’un mois, les lauréates ont assisté à des cours d’informatique pour maîtriser les logiciels Word et Excel et utiliser Internet.

Un outil d’émancipation

« L’objectif est de réduire la fracture numérique entre le Nord et le Sud », a expliqué Line Djadjo, chargée des relations publiques de l’IAI de Yaoundé. Cette lutte passe par la formation des femmes aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Selon elle, les femmes sont une « frange importante et vulnérable de la population» et Internet représentent pour elles un « outil d’émancipation ».

L’apprentissage de nouvelles techniques informatiques permet « de développer de nouvelles aptitudes », a affirmé la responsable de l’Institut. Line Djadjo estime que sur le plan professionnel, les femmes récompensées pourront par exemple utiliser les techniques de vente à distance « plutôt que de se déplacer, ce qui a un coût ». Ces connaissances constituent pour elles une « valeur ajoutée », a-t-elle ajouté.

Madame Fouda, l’une des 150 lauréates a choisi de faire cette formation pour des raisons familiales. « Mes enfants sont à l’étranger et utiliser le téléphone n’est pas facile. J’ai fait cette formation pour pouvoir leur écrire sur Internet. Je ne savais pas utiliser d’ordinateur, mais maintenant, j’y arrive », a déclaré l’enseignante-bibliothécaire de 56 ans. Elle s’est félicitée d’avoir « appris à utiliser un ordinateur, à écrire du courrier, à faire des calculs et des recherches sur Google ».

« Aider les femmes à pleinement s’inscrire dans la modernité »

La promotion Mbankomo, dont est issue Mme Fouda a été parrainée par le professeur François Xavier Etoa. « Le professeur a impulsé cette session de formation parce qu’il voulait former les femmes de sa localité », a indiqué Ligne Djadjo. Il a offert aux femmes récompensées de Mbankomo dix ordinateurs. Le dégré de pénétration des NTIC dans cette ville de moins de 2 400 habitants n’est pas très élevée.

Les politiques mises en place pour aider les femmes à avoir accès aux NTIC « relèvent du ministère public », affirme la chargée des relations publiques. « À notre niveau, l’IAI Cameroun peut essayer d’appuyer les pouvoirs publics. Nous avons lancé l’opération « 100.000 femmes à l’horizon 2012 » et nous organisons des formations décentralisées dans certaines zones rurales. Il s’agit d’aider les femmes à s’inscrire pleinement dans la modernité », ajoute-t-elle.

Les femmes qui ont suivi la formation ont été sélectionnées sur la base d’un seul critère : savoir lire et écrire. L’ Institut a insisté sur « le caractère très social » du programme. « Je n’ai pas eu à payer un franc. Il paraît que c’est notre parrain qui a tout financé », indique Mme Fouda qui a « aimé » la formation et la bonne ambiance dans laquelle elle s’est déroulée.

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