Quand le Maghreb succombe à la magie de Noël


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Le père Noël suit son petit bonhomme de chemin dans les mœurs du consommateur maghrébin. Sapins, guirlandes et neige artificielle ont investi ces dernières années les grandes surfaces de Casablanca, Tunis et Alger. Comme en témoigne la presse locale.

Au Maghreb, Noël n’est plus l’apanage des touristes et des expatriés occidentaux. Algériens, Tunisiens et Marocains ont commencé ces dernières années à s’approprier cette fête dite chrétienne. C’est qu’ils n’y voient pas de contradiction avec la religion musulmane qu’ils pratiquent en majorité et c’est aussi, il faut le dire, un bon prétexte pour faire la fête en famille. Depuis quelques années, chaque mois de décembre, sapins, guirlandes, figurines, neige artificielle envahissent les grandes surfaces des capitales maghrébines. Pour la presse locale, les courses de Noël sont ainsi devenues un marronnier, au même titre que la rentrée scolaire et le poids des cartables, les embouteillages sur les routes des vacances, la fête des mères et les emplettes de ramadan. « Noël, c’est aussi sacré pour moi que l’Aïd. C’est aussi une nouvelle opportunité de faire des sorties en famille et de se réunir dans un cadre convivial », explique à Aufaitmaroc Meryem, venue en compagnie de sa mère et de sa fille choisir un sapin à Maârif, quartier célèbre à Casablanca pour ces grandes surfaces et ses tours jumelles. Il n’empêche que l’arbre de Noël reste un produit coûteux, destiné à une classe moyenne aisée. Dans les quartiers populaires on se console comme on peut avec la bûche de Noël. « Tout comme le mouton, les familles qui n’ont pas les moyens de consommer des pâtisseries durant toute l’année, le font à l’occasion des fêtes de Noël et de fin d’année», confie Brahim, un pâtissier casablancais, à Au fait Maroc.

Même son de cloche à Tunis où le décor de Noël, autrefois confiné aux les complexes touristiques et aux foyers d’expatriés, couvre désormais les rayons des grandes surfaces. A quelques jours de Noël, ce sont les enfants qui dictent leurs lois dans les centres commerciaux de la capitale tunisienne, comme a pu le constater le quotidien en ligne Global Tunisie : « Une petite fille de cinq ans a trainé sa maman par le bras jusqu’au rayon de la décoration de Noël (…) en pointant le doigt sur une bombe aérosol qui contient de la peinture pour verre, reproduisant l’effet de la neige. La maman sourit et lui répond qu’elle a déjà tout ce qu’il faut à la maison. Au même rayon, un petit garçon de près de 4 ans tapait du pied pour que sa maman lui achète un sapin. Sans manifester aucune résistance, elle lui dit d’en choisir un ». A Tunis non plus, on ne fait aucun complexe avec la religion. « Cela n’a pas de connotation religieuse puisque nous sommes musulmans avant tout », indique Asma, une jeune mère de famille, à Global Tunisie.

Pénurie de sapins à Alger

En Algérie, même si la majorité des gens se disent contre ces habitudes « importées de l’étranger», les familles sont de plus en plus nombreuses à succomber au charme de Noël, constate Le Soir d’Algérie. «Comme pour les fêtes religieuses musulmanes que nous célébrons sans faute, nous avons toujours fêté Noël en famille et sans aucune arrière-pensée religieuse », confie une jeune femme au journal algérois qui fait état de pénurie de sapins à l’approche des fêtes : « Dans la capitale, l’arbre tant convoité, se fait de plus en plus rare. Trouver des sapins de Noël, plus disponibles les années précédentes, dans le commerce relève aujourd’hui quasiment de l’impossible ». L’engouement est tel que certains, rebutés par le prix des rares arbres encore disponibles, n’hésitent pas à pratiquer l’abattage en forêt. La radio nationale algérienne devrait diffuser, comme l’année dernière, la messe de minuit en direct depuis l’Eglise de Notre Dame d’Afrique d’Alger dont la restauration vient de s’achever.

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