Olivier Ciappa sur les pentes du Kilimandjaro


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Auteur de plusieurs reportages photo dans Paris et notamment dans le métro, Olivier Ciappa a décidé de s’aventurer en Afrique (au Kenya et en Tanzanie) cet été . Il a effectué plusieurs clichés qui en montrent la beauté et la richesse, tant sur les plans humain et naturel.

Le projet Kilimandjaro est une initiative individuelle. Le photographe français Olivier Ciappa travaille seul, avec ses propres moyens. Il partage sa passion et son talent en nous offrant des photos d’une qualité exceptionnelle. Ces clichés réalisés du 13 au 21 août, la plupart en noir et blanc, méritent le détour. Le photographe nous a accordé une interview.

Afrik.com: Pourquoi avez-vous réalisé ce projet ?

Olivier Ciappa :
En fait , je suis allé au départ escalader le Kilimandjaro. J’avais envie de montrer l’Afrique, de faire ce que je fais d’habitude. J’ai fait toute une série de photos dans le métro. J’ai pris les gens vraiment comme je les vois. C’est à dire avec le regard et la sensibilité que j’ai sur les autres. Je voulais faire la même chose en Afrique avec la beauté des visages,l’intensité des visages que je voulais retranscrire. Pas du tout sur des photos posées. Il fallait, en une image, que l’émotion, la force , la classe que la personne dégage, puissent ressortir exactement comme si c’était une image en mouvement.

Afrik.com: Est-ce la première fois que vous travaillez en Afrique ?

Olivier Ciappa :
Oui , c’est la première fois.

Afrik.com: Avez-vous rencontré des difficultés pour prendre des photos au Kenya et en Tanzanie ?

Olivier Ciappa :
J’ai bien demandé l’autorisation des gens que je prenais en photos. Mais pour beaucoup de personnes là-bas, surtout au Kenya, et en particulier pour les Massai, quand on les prend en photo, elles ont l’impression qu’on leur vole leur âme. C’est assez difficile. Donc il y a plein de photos que j’ai prises et que je n’ai pas pu utiliser parce que les gens n’étaient pas d’accord. C’est vraiment en discutant avec les gens que j’ai réussi à faire en sorte qu’ils acceptent que je les photographie. Je n’ai pas tout le temps demandé l’autorisation, mais la plupart du temps, je l’ai fait. Comme ça tout le monde était gagnant, et je n’ai pas en l’impression de partir comme un voleur.

Afrik.com: Quelle est la signification de ces photos réalisées en Afrique ?

Olivier Ciappa :
Je voulais sortir des photos qu’on voit habituellement sur la misère, et plutôt montrer des gens aussi beaux que moi je les vois. J’ai rencontré des gens que je trouvais vraiment incroyables, qui dégageaient quelque chose d’exceptionnel. Et ça, je trouve qu’on ne le voit jamais en photo . C’est ce que j’avais envie de montrer.

Afrik.com : Pourquoi utilisez-vous le noir et blanc ?

Olivier Ciappa :
Parce qu’ainsi j’amène une dimension artistique à ce reportage. J’ai besoin que chaque photo que je prends ne soit pas un cliché qu’on va jeter à la poubelle ou juste consommer comme ça, mais qu’elle ait vraiment un côté d’œuvre d’art, qu’elle rende les gens les plus beaux possible. Je trouve que ce noir et blanc permet certains contrastes qui mettent en valeur les traits du visage, qui amènent tout ce côté artistique que je n’arrive pas vraiment à mettre en couleurs. Je l’ai fait pour les dernières photos, où il s’agit plutôt de paysages. Et là, du coup, j’ai joué avec les couleurs. Mais le reste du temps, je suis obligé d’aller sur du négatif parce que c’est le meilleur moyen à la fois pour mettre les gens en valeur et faire des photos qui vont rester.

Afrik.com : Est-ce que il y aura une exposition organisée pour l’ensemble de ces photos ?

Olivier Ciappa :
J’aimerais bien. Je ne m’en suis pas encore occupé. Je ne sais pas encore qui aller voir, ni comment, mais effectivement c’est prévu. Il va falloir que je fasse le tour des endroits où exposer et des éditeurs pour pouvoir montrer ce travail.

Afrik.com : Est-ce que vous comptez retourner en Afrique pour réaliser d’autres photos ?

Olivier Ciappa :
J’aimerais bien retourner au Kenya. J’ai envie d’être au milieu de la population, mais pas du tout comme un touriste. Sauf que c’est assez difficile, quand on va escalader le Kilimandjaro, de ne pas du tout être considéré comme un touriste… Je voudrais vraiment retourner au Kenya, dans les villages Massaï, mais pas dans ceux qu’on peut voir de manière touristique. J’aimerais vraiment pouvoir faire partie de la population, pour pouvoir récréer, passer un peu de temps avec eux et avoir ainsi la chance de les monter comme ils sont vraiment.

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