Le Cameroun à l’heure de l’enseignement et de la médecine virtuels


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Deux universités virtuelles et un hôpital de soins à distance ont été créés en juillet dernier au Cameroun. Cette innovation est le fruit du réseau panafricain des services en ligne, un programme de coopération internationale initiée par le gouvernement de l’Inde et l’Union africaine. L’objectif de ce projet : la réduction de la facture numérique liée à l’usage des techniques de l’Information et de la Communication sur le continent africain.

Notre correspondante au Cameroun

Le Cameroun se met à l’enseignement et la médecine sur internet. Les composantes essentielles des services en ligne proposés portent sur : la télémédecine, c’est-à-dire les services de sante par les Tic, le téléenseignement articulé autour de cinq universités régionales représentant les cinq régions africaines, et la communication diplomatique.

La première des deux universités virtuelles mises en place est à caractère national. Elle est située au sein du campus de l’Ecole nationale supérieure Polytechnique qui dépend de l’Université de Yaoundé I. La seconde est à vocation sous-régionale et réunit les 53 pays membres de l’U.A. Elle est logée au campus de « la mère des universités » camerounaises, celle de Yaounde I. Soixante étudiants sélectionnés au terme du premier appel à candidature ont débuté, le 9 juillet dernier, un cursus de deux ans en Master de Technologie de l’Information en collaboration avec l’Université de Madras en Inde. Un deuxième appel à candidature vient d’être lancé, pour le recrutement de 60 autres étudiants dans la filière Management du tourisme.

Au cours de la cérémonie inaugurale, le jeudi 22 juillet au campus de l’Université virtuelle d’Afrique centrale, un cours a été dispensé par Bruno Bekolo Ebe, économiste, recteur de l’Université de Douala. Ce cours, délivré à partir d’une classe virtuelle, a été suivi par des étudiants du Gabon, de la Sierra Leone, du Burundi, du Sénégal et de Côte d’Ivoire. La création de ces universités virtuelles devrait permettre une forte augmentation du nombre d’étudiants, elle permettra également d’intégrer un volume de plus en plus important d’enseignement à distance au sein de la formation classique.

L’usage des services en ligne du réseau panafricain revient essentiellement aux pays ayant signé l’accord prescrit au sein de l’Union africaine, ce qu’a fait le Cameroun depuis septembre 2007. Cette avancée sur le plan des Tic est une volonté de l’Union africaine dont l’acte constitutif préconise : « La promotion de la coopération dans tous les domaines d’activités humaines en vue d’améliorer le niveau des populations africaines. »

La télémédecine : un espoir de soins à distance

La mise en place de la télémédecine, coordonnée à partir de Brazzaville, devrait permettre d’assurer un téléenseignement en sciences de la santé entre l’Inde et le Centre hospitalier universitaire de Yaoundé (CHUY), et de faire des téléconsultations entre le CHUY, l’Inde et les pays de l’Afrique centrale sur les malades à problèmes dans 18 spécialités parmi lesquels la radiologie, la biologie clinique, la génétique, la gynécologie… Pour permettre une bonne application de cette télémédecine, des équipements multimédia et techniques ont été mis à la disposition du CHUY : micro-ordinateurs, serveur, électrocardiogramme, échographe numérique, films radio, appareil de radiologie…

Si le téléenseignement pourra très rapidement être accessible à tous les étudiants des 7 universités d’Etat du Cameroun, le problème de la télémédecine, lui, est plus compliqué. En effet, comment sera-t-il possible à un malade de Yabassi, petit village de la région du Littoral d’obtenir des soins par la télémédecine sans se déplacer à Yaoundé ? Telle est la question que se pose la population. Cependant, selon les experts, le déplacement d’un malade d’un lieu reculé du pays vers Yaoundé est de loin moins coûteux que son évacuation sanitaire. De plus, disent-ils, avec la télémédecine, le suivi des patients est très bon, sinon meilleur que le suivi classique.

A long terme, d’autres services en ligne portant, entre autres, sur le e-commerce et le e-tourisme seront mis à la disposition des populations.

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