Togo : Kofi Yamgnane privé de présidentielles


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C’est un coup dur pour Kofi Yamgnane. Sa candidature à la présidence de la République du Togo a été rejetée mardi par la Cour constitutionnelle. En cause : une certaine incertitude sur sa date de naissance. Une décision « purement politique », selon le candidat indépendant.

Au Togo, un doute sur votre date de naissance peut vous coûter très cher. Kofi Yamgnane, membre de l’opposition, en a fait les frais. Sa candidature aux élections présidentielles du 28 février a été rejetée mardi par la Cour constitutionnelle togolaise. L’ancien secrétaire d’Etat du président français François Mitterrand, qui est doté de la double nationalité, aurait fourni à la Cour des documents mentionnant deux dates de naissance différentes. Ainsi, sur ses papiers français figuraient la date du 11 octobre 1945 alors que ceux provenant du Togo faisaient état du 31 décembre.

Une erreur, semble-t-il anodine, mais qui a suscité la colère du président de la Cour. « Cette situation est de nature à semer la confusion sur l’identité de la personne et par voie de conséquence à fragiliser la sécurité juridique et judiciaire inhérente à la magistrature suprême du pays », s’indigne Aboudou Assouma.

Une décision politique ?

Liste des sept candidats approuvés par la Cour :

 Faure Gnassingbé, président sortant et candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT)

 Yawovi Agboyibo, du Comité d’action pour le renouveau (CAR, deuxième parti d’opposition)

 Kodjo Agbéyomé, de l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (OBUTS, opposition).

 Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA, opposition)

 Nicolas Lawson, du Parti du Renouveau et de la Rédemption (PRR)

 Bassabi Kagbara du Parti démocratique panafricain (PDP)

 Jean-Pierre Fabre de l’Union des forces de changement (UFC, principal parti d’opposition)

Pour Kofi Yamgnane, cette décision est « purement politique ». Elle vise à « écarter le candidat le plus dangereux pour le Rassemblement du peuple togolais (RTP, au pouvoir), a-t-il déclaré à l’AFP avant d’ajouter qu’il était « malheureux pour les Togolais. Le RPT pense qu’il va rester éternellement au pouvoir au Togo », a-t-il expliqué. Le candidat malheureux, pour contester la Cour, avait décidé pendant un temps d’« introduire un recours en annulation », mais il s’est finalement ravisé. « Les arrêts de la Cour ne souffrent aucun recours. Donc il ne reste qu’à mobiliser la rue », a-t-il précisé lundi sur la chaîne de télévision France 24.

Selon l’explication avancée par Jean-Pierre Fabre, le candidat de l’Union des forces de changement (UFC, principal parti d’opposition), Kofi Yamgname aurait été évincé « en raison de son appartenance régionale ». Allusion au fait que la famille Eyadéma dont le père, le général Gnassignbé Eyadéma, a dirigé le pays pendant 38 ans jusqu’à son décès en 2005, est de la même région que M. Yamgnane.

Celui qui voulait revenir au Togo pour « apporter sa quote-part dans le redressement de la situation économique et sociale de ce pays » n’a pas fini de ruminer son éviction. D’après certains observateurs, Kofi Yamgnane était le seul à pouvoir sérieusement contrer le président sortant, Faure Gnassimgbé, qui avait été investi le 12 janvier par le RPT pour briguer un second mandat.

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