Biographie de Mosengwo Odia dit Moke Fils


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Mosengwo Odia dit Moke Fils tableau
Mosengwo Odia dit Moke Fils tableau

MOSENGWO ODIA Jean-Marie dit « MOKE FILS » ne connaissait pas le destin que pouvait lui laisser inspirer son nom. Né à Kinshasa en septembre 1968, MOKE Fils est le fils aîné de l’artiste peintre MOSENGWO KEJWAMFI, communément appelé « MOKE », précurseur de la peinture naïve ou de la rue au Congo.

MOKE FILS eut le goût de l’art dès son jeune âge. Il en manifesta déjà très tôt le désir jusqu’à l’affirmer plus tard qu’il fut artiste dès sa naissance. Ce qui l’amena d’ailleurs à changer, après ses études humanitaires en pédagogie générale, sa vocation d’enseignant à celle du métier de son père.

Aspirant ainsi faire la peinture, le petit ODIA passait après l’école tout son temps dans l’atelier de son père. Il commença depuis sa tendre enfance à griffonner ou à imiter avec le crayon sur papier quelques tableaux de son père. Malgré que cette initiation fut lente, MOKE FILS effectua au début la vente des oeuvres de son père à travers les marchés et les grandes avenues de KINSHASA avant de se lancer proprement à l’apprentissage de l’art.

Il réalisa en 1997 sa première toile à huile, consacrée sur les érosions à travers la ville de KINSHASA. Cette dernière fut offerte en cadeau par son père à l’un de ses amis, Blanc en séjour à KINSHASA. Grâce à ces premières tentatives de réalisation, son père le présenta auprès d’un collectionneur français, André MAGNIN comme étant le fils héritier de son
métier.

Peu après la mort de son père en 2001, MOKE FILS prit la relève et devient l’héritier fidèle de sa peinture. Il se lança entièrement dans la peinture sous l’encadrement et encouragement des peintres, collègues et amis à son père : Chéri Samba, Chéri Cherin, Bodo et autres.

Il bénéficia également des conseils du collectionneur André MAGNIN qui lui demandera d’ailleurs de réaliser pour son compte trente toiles en rapport avec la vie de son père.

MOKE FILS profita également de son adhésion au sein de l’Association des Artistes Peintres Populaires, en sigle « APPO », pour s’inscrire parmi les grands noms de la peinture populaire congolaise. Ce qui lui permit à participer pour sa première fois à l’exposition KIN MOTO NA BRUXELLES, une exposition organisée par l’Hôtel de Ville de Bruxelles en 2003. Il fut considéré à cette occasion par ses aînés comme étant le chef de file de la nouvelle génération à côté de ses collègues et amis MFUMU’ETO et Alain BULUKA qui prirent aussi part active à cette exposition.

C’est ce groupe qui ouvrit la porte et donna le goût à tous les jeunes talents à se lancer nombreux à la peinture populaire. MOKE FILS est aujourd’hui, un véritable artiste digne de son nom et figure parmi de nombreux jeunes qui font écho dans la peinture populaire à KINSHASA.

« Tel père tel fils »dit-on, MOKE FILS bénéficie de la riche expérience de son père dont il a adopté le style. Cela se remarque à travers son art lorsqu’il déclare que : « j’ai raison de faire comme mon père puisque j’ai travaillé longtemps avec lui. Et je cherche par ailleurs à répondre aux besoins ponctuels manifestés par ses admirateurs. Car, la mort de ce dernier les avait tous surpris alors qu’ils avaient encore besoin de lui. C’était le temps de son apogée ».

Empruntant ainsi des formes non classiques, MOKE FILS évolue dans un style figuratif où il ne s’appuie sur une étude précise de l’anatomie ni sur les canaux traditionnels de la peinture ou de la création artistique.

Il met à profit l’expérience de son père en peignant des personnages trapus « sans souci de ressemblance ni de perspective de personnages aux visage ronds, pleins, délimités… Il utilise des couleurs industrielles, chaudes et vives en une combinaison harmonieuse qui donne à ses tableaux une atmosphère et une rigueur particulières. Le thème qu’il a choisi de développer est placé au premier plan, le reste du tableau est le plus souvent composé de personnes de « remplissage » où les détails
sont escamotés ».

Malgré son appartenance à l’école de son père, MOKE FILS tend à se
dépasser sans arrêt ou à sortir des chantiers déjà battus, donc arrêter de copier les modèles de son père. Il cherche plutôt à faire appel à son imagination et à sa création personnelle en vue d’imposer son propre style et à diversifier sa production. ODIA crée un paradoxe entre les couleurs appliquées sur divers objets, personnages, etc. Les différentes couleurs qui composent son art aujourd’hui sont unies par un rythme varié et diversifié. Tantôt il met à côté d’une couleur chaude, celle dite froide ; tantôt il fait le contraire. Cette combinaison crée dans la peinture
de MOKE FILS une harmonie qui retient facilement l’heure curieux du spectateur.

Certes, il cherche à traduire ses impressions visuelles propres », ses
émotions ressenties devant une situation ou une scène de vie quelconque. Ce qui lui permet à façonner son propre style et à procurer à sa peinture une réelle fierté et une joie immense pour être admirée.

Travaillant en toute liberté, MOKE FILS impose en réalité, sur une palette puissante, des illustrations qui attirent une attention particulière des amateurs et qui sont chargées de signification.

Son inspiration touche d’emblée les couches populaires, en mettant l’accent sur chaque acte de la vie quotidienne kinoise. Il peint des tableaux où il fait une place particulière aux scènes de bar, de marché, de danse, de transport public, d’amour, etc.

La vie est pour lui, un véritable lieu d’expression et d’inspiration. Et sa peinture est surchargée de surprenants thèmes qui renferment des commentaires et des messages. On peut citer à titre illustratif : « Lopango ya koteka te », « Transport ou malédiction », «  Phénomène collation », etc.

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