La croissance démographique: un autre défi pour l’Afrique


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Dans un contexte de mondialisation, l’Afrique est marginalisée. Pourtant, les Africains sont de plus en plus nombreux : ils seront 1,4 milliard en 2040. Face au doublement de sa population d’ici 30 ans, le continent devra relever de nombreux défis. Un challenge économique et social.

L’Afrique comptera 1,4 milliard d’habitants en 2040 contre 750 millions en 2006. Cette forte croissance démographique du continent sera-t-elle alors un fardeau ou une opportunité ? En raison de son rythme de croissance, de la jeunesse de sa population, le continent se trouve d’ores et déjà confronté aux défis de sa démographie. Les chercheurs français de l’Agence de développement (AFD), de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et du Centre population et développement (Ceped) font le point dans un ouvrage intitulé L’Afrique face à ses défis démographiques : un avenir incertain.

C’est dans les locaux du Centre d’accueil de la presse étrangère, à Paris, que se sont réunis Jean-Marc Châtaigner, le directeur du cabinet du Secrétaire d’Etat en charge de la Coopération et de la Francophonie, Jean-Pierre Guengant, directeur de recherche à l’IRD, et Benoît Ferry, conseiller scientifique au Ceped et coordonnateur de l’ouvrage, pour parler de ce document qui évalue les enjeux démographiques du développement en Afrique.

Dans cette étude, les chercheurs ont replacé les questions démographiques, trop souvent oubliées ou mal interprétées par les politiques, au centre des analyses. L’Afrique ne serait pas, comme tout le monde le croit, un continent sous peuplé. « Ce continent compte 32 habitants au km², c’est plus qu’en Amérique latine », fait remarquer Jean-Pierre Guengant. Le directeur de l’IRD explique que les migrations interrégionales, l’émigration vers les pays du Nord et la baisse du nombre de personnes infectées par le VIH ne contribuent pas à la baisse de la population. Les chercheurs sont unanimes, l’augmentation du taux de fécondité est le facteur clé de l’accroissement de la démographie. « Seules 20% des femmes africaines font usage de la contraception. A ce rythme, il faudra 100 à 150 ans pour que naisse la révolution contraceptive », explique le directeur de l’IRD.

Comment faire de cet accroissement démographique un atout ? C’est la question que devra se poser l’Afrique qui aura à gérer 1,4 milliard de personnes, chose qui n’est pas aisée quand on manque de moyens. Pour M. Châtaigner, il faut agir. « La scolarisation universelle, les stratégies de développement de l’urbanisme et la réintégration des programmes de contraceptions » sont des plans d’actions pour contrôler la croissance démographique. Il ajoute qu’il faut « offrir la possibilité aux hommes et aux femmes de choisir leur destin en faisant appel à la scolarisation et à contraception ». A condition que les politiques africains s’impliquent plus dans ces domaines, car contaste M. Châtaigner, certains « ne veulent pas reconnaître les droits de la Femme ».

Le directeur de cabinet se veut néanmoins confiant. « Ce livre va amorcer une discussion entre les scientifiques, les acteurs du terrain et les politiques ». Il a d’ailleurs invité les ONG et les chercheurs, à qui il promet des financements, à s’intéresser davantage aux questions démographiques.

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