Sévère mise en garde de l’UA aux rebelles du Darfour


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Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a lancé mardi un avertissement aux groupes rebelles agissant de manière anarchique dans la région soudanaise du Darfour déchirée par la guerre, leur faisant savoir qu’ils n’ont rien à gagner en s’en prenant aux unités de la force africaine de maintien de la paix déployée dans cette zone.

Condamnant l’attaque surprise de samedi perpétrée par des rebelles du Darfour contre le camp de la mission de l’Union africaine au Darfour basé à Haskanita, le Conseil a également insisté sur la nécessité urgente de traduire les coupables en justice.

Après avoir été informée de cette attaque par la Commission de l’UA, la 94ème réunion du CPS a souligné la nécessité de tirer des leçons de ce genre d’incident, notamment en renforçant l’opération de maintien de la paix dans le Darfour.

« Personne ne devrait se faire l’illusion de croire qu’en attaquant l’AMIS il se donne un avantage en prévision des prochains pourparlers de paix”, a affirmé M. Said Djinnit, commissaire de l’Union africaine pour la Paix et la Sécurité.

Faisant référence aux pourparlers de paix sur le Darfour, dont le démarrage est prévu avant la fin du mois, à Tripoli, sous les auspices de l’UA et des Nations unies, M. Djinnit a expliqué que la solution au conflit du Darfour ne saurait être que politique.

Les pourparlers ont pour objectif d’élargir la base du soutien à l’Accord de Paix du Darfour, conclu en mai 2005, à Abuja, la capitale nigériane et d’instaurer une paix et une réconciliation durables dans la région.

« Cet incident a renforcé la détermination de l’UA à poursuivre ses efforts en termes de facilitation des pourparlers de paix. L’UA est déterminée à poursuivre le processus politique », a encore affirmé M. Djinnit, s’adressant à la presse à l’issue de la rencontre.

Il a, en outre, indiqué que le Conseil a apporté son appui à l’idée de l’ouverture d’une enquête conjointe UA/ONU sur cette attaque, qui a provoqué la mort de 10 soldats et fait 10 blessés graves.

« L’UA entend faire de telle sorte qu’une enquête très sérieuse soit menée, avec l’appui d’experts africains et non africains, afin que les auteurs de cette attaque puissent être identifiés et traduits en justice. Nous évoluons dans un environnement très hostile », a noté M. Djinnit, tout en soulignant l’impérieuse nécessité de renforcer l’AMIS et de promouvoir sa position en dotant la force des moyens de lancer des contre-attaques.

« Nous espérons qu’avec une opération renforcée de maintien de la paix par le déploiement d’une mission de paix UA/ONU dans le Darfour, nous serons en moyen de fournir des ressources supplémentaires aux populations », a encore relevé M. Djinnit, se référant aux ressources et capacités humaines additionnelles en termes d’équipement et de logistique susceptibles de permettre à la Mission de remplir sa mission.

Dans un communiqué, le Conseil présente ses condoléances aux familles de soldats de la paix qui ont perdu la vie et rend hommage aux Etats membres dont les troupes et autres personnels poursuivent leur mission en dépit des circonstances difficiles auxquelles ils sont confrontés dans le Darfour.

Il a qualifié l’attaque contre l’AMIS « d’acte haineux et lâche perpétré par des éléments animés par le désir de remettre en cause le processus de paix et de compliquer davantage la situation dans le Darfour ».

Cependant, les chefs d’état-major des pays ayant affecté des éléments à l’AMIS se réuniront avant la fin du mois d’octobre 2007, en Ethiopie ou au Soudan, afin de faire l’évaluation du mécanisme de maintien de la paix dans le Darfour et d’identifier les secteurs à améliorer, a annoncé le président du CPS, l’ambassadeur James Kilalangwe, du Malawi.

Les membres du CPS estiment que le mandat de l’AMIS devrait être revu et qu’une force puissante devrait être mise en place immédiatement dans le Darfour.

Le Conseil a exhorté l’UA et l’ONU à diligenter le déploiement de la Force hybride envisagée, qui pourrait répondre aux attaques des rebelles avec la puissance nécessaire.

« Nos fils et nos filles sont dans le Darfour pour maintenir la paix. Ils n’y sont pas pour s’attaquer à qui que ce soit. Ce sont nos ambassadeurs dans le Darfour. Il n’est pas justifiable qu’un quelconque mouvement rebelle s’en prenne à eux », a encore ajouté M. Kalilangwe.

Selon les dispositions du plan UA/ONU, la Force hybride, composée de plus de 19.000 éléments, devrait se déployer dans le Darfour au plus tard à la fin du mois de décembre 2007.

Les pays ayant contribué des troupes à l’AMIS étaient représentés à la réunion du CPS et ont renouvelé leur engagement à poursuivre la mission de maintien de la paix dans le Darfour, et ce, malgré les hostilités.

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