Patrick Saint-Eloi présente sa « Zoukolexion »


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Patrick Saint Eloi
Patrick Saint Eloi

Cela faisait longtemps que nous n’avions vu Patrick Saint Eloi en concert. En 2007 donc, pour fêter ses 25 ans de carrière, déjà, il nous offre le premier volume d’un best-of Zoukolexion, 30 titres dans un écrin collector dont 4 inédit qui promettent d’être des hits. Pour l’occasion, il enflammera le Zénith le 16 juin prochain à Paris. Il a accordé une interview à notre partenaire, le Magazine Pilibo Mag.

Rappelons que Patrick Saint Eloi est né à Pointe-à-Pitre. Il fut longtemps le chanteur de charme du groupe Kassav’. Dès son plus jeune âge, Patrick ressent l’appel irrésistible de la musique et évolue au sein de divers groupes en Guadeloupe. Multi-intrumentiste (guitare, batterie, percussions), il commence à s’intéresser au chant. Il est très vite remarqué par Pierre Edouard et Georges Décimus qui sont à la recherche d’un jeune chanteur pour le groupe qu’ils sont en train de fonder : Kassav’. Il compose des titres pour de nombreux artistes, entre autre, Edith Lefel, Ralph Thamar, Jocelyne Beroard, Tanya Saint-Val…

Dès 1982, Patrick se lance dans une carrière solo et enregistre son premier album, « misik cé lanmou ». D’autres albums suivront « zouké » en 1984, « Bizouk » en 1992, « zoukamine » en 1994, « lovtans » en 1998. Les scores enregistrés à chaque sortie d’album ( de 50 à 85 0000 exemplaires) sont là pour témoigner de la notoriété dont l’attachement du public à sa personne. Il est influencé par la musique traditionnelle de son pays, le gwo ka, mais aussi par la musique brésilienne. Une année charnière : l’année 2000. C’est l’Olympia à Paris. Cette salle mythique l’accueille pour un concert inoubliable. Il nous revient aujourd’hui plein d’entrain avec album et concerts.

Pilibo Mag : Parlez-nous de votre album Zoukolexion

Patrick Saint-Eloi : C’est un best of qui comprend quatre chansons inédites. Je sais qu’il faut vivre avec son temps, mais c’est un bel album. Nous les artistes sommes sentimentaux. Il est agréable d’avoir en mains un objet qui a été bien pensé et travaillé.

Pilibo Mag : Qu’en est-il de votre concert parisien du 16 juin prochain ?

Patrick Saint-Eloi : J’avais envie de me faire plaisir. J’ai déjà eu l’occasion de faire le Zénith avec Kassav’. C’est un lieu assez magique. J’ai aujourd’hui des musiciens qui m’accompagnent régulièrement et qui sont impliqués dans ma carrière. Je souhaitais leur faire vivre cela. Le public est aussi très fidèle. Le Zénith est un endroit où l’on peut faire une belle fête. Le répertoire sera riche, un peu chronologique avec des chansons qui ont marquées les années 80 et des morceaux inédits. J’ai prévu également des artistes invités. Nous travaillons également la mise en scène pour offrir un beau spectacle au public. Je serai également en concert en Martinique, Guadeloupe et plus tard dans l’année en Guyane.

Pilibo Mag : Vous vivez maintenant en Guadeloupe, pourquoi ce choix ?

Patrick Saint-Eloi : J’ai quitté la Guadeloupe très jeune même si je revenais au pays le plus souvent possible. Revenir en Guadeloupe m’a permis de retrouver une autre façon d’aborder la composition. L’inspiration est aussi différente.

Pilibo Mag : Le thème de la femme est très présent dans vos chansons !

Patrick Saint-Eloi : Ce n’est pas systématique, elles font partie intégrante de ma vie. C’est vrai que ma sensibilité est féminine. Les gens disent souvent que je chante l’amour mais dans mes chansons j’aborde différents thèmes : l’histoire, le pays, l’esclavage, même si mon public est majoritairement féminin.

Pilibo Mag : Votre premier single s’intitule « eskizé mwen »…

Patrick Saint-Eloi : C’est effectivement l’histoire de deux personnes qui décident de faire la route ensemble, qu’ils soient en couple ou non et cela dans n’importe quelle circonstance. A un moment les routes sont divergentes. Il faut avoir le courage de dire »je m’excuse » je n’ai pas compris ce que tu voulais, nous n’avons pas les mêmes aspirations. Il y a une seconde chanson inédite, cette fois plus festive qui s’intitule, « pa ni lajan », il n’y a pas d’argent. C’est une expression que l’on entend souvent aux Antilles. Et pourtant, à la moindre petite fête, les supermarchés sont bondés. Tout le monde pleure et pourtant les 4 x 4 sont rutilants et les traditionnels « chanté nwel » sont payants. Je traite donc de ce thème avec humour.

Par Ninon, pour Pilibo Mag

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