Sanctionner les discriminations, encourager la diversité ethnique


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Il y a encore énormément d’employeurs délinquants en France qui tombent sur le coup de la loi française et des directives européennes. Les discriminations ethniques et racistes à l’emploi constituent un délit (théoriquement) puni par la loi et font des fautifs des délinquants.

Selon une enquête du BIT (Bureau International du Travail) réalisée en France et publiée le 14 mars, près de 4 fois sur 5, un employeur français préfère embaucher un candidat blanc (présenté dans l’étude comme « d’origine hexagonale ancienne ») plutôt que son collègue d’origine africaine (noire ou maghrébine).

Par des commentaires plats et des articles de presse et des reportages audiovisuels uniquement descriptifs à longueur de journée, la société française semble présenter ces situations de souffrance et de mépris comme de simples péripéties. Alors qu’il s’agit d’un véritable cancer qui gangrène la France, que de grands procès publics avec condamnations sévères permettraient de soigner.

Association nationale pour l’intégration économique et sociale des minorités, Africagora a pris position depuis longtemps pour la promotion de la diversité ethno raciale dans toutes les sphères de la société. L’association milite pour les statistiques de la diversité et le comptage ethnique, afin de créer les conditions du nécessaire rattrapage vers l’égalité effective entre les diverses composantes de la société. Comme l’a soutenu Dogad Dogoui, Président du Club Africagora, lors de son audition devant la CNIL : « il y a non assistance à République en danger dans le manque de chiffres sur l’importance et l’évolution de la part des minorités au sein des entreprises, des administrations et de l’Etat ».

L’emploi restant l’un des plus forts révélateurs des discriminations ethniques, il semble indispensables que des comptes soient réclamés aux employeurs face à leurs pratiques, notamment aux signataires de la charte de la diversité : création d’un label diversité après audit, et avec publication annuelle de l’évolution des proportions d’employés, de cadres et de dirigeants issus des minorités au sein des entreprises.

Aberration économique

Confrontées au choc démographique et à la modification de la pyramide des âges, la majorité des entreprises françaises semblent – selon l’analyse de l’enquête du BIT – préférer se passer de diplômés noirs et maghrébin de France, plutôt que de faire confiance à ces compétences issues des écoles et universités hexagonales, avec l’argent du contribuable. A noter que l’exode de jeunes diplômés vers l’Angleterre, l’Irlande, le Canada ou les Etats-Unis se fait sans compensation pour la France dont le système éducatif a formé ces étudiants à des coûts individuels oscillant entre 7000 et 12000 euros par an.

Dans le cadre de la préparation de la 4ème Semaine de la diversité (18-27 mai, 15 villes), Africagora recevra du 19 au 24 mars, puis fin avril, 1500 diplômés (Bac +2 à Bac +5) et futurs apprentis dans 8 villes (Paris/RP, Lille, Nantes, Rennes, Bordeaux, Lyon, Marseille, Rouen). Ils seront ensuite sélectionnés et coachés dans le cadre du programme d’accompagnement « Talents de la diversité » en vue du forum emploi du 25 mai à Paris à la rencontre d’une quinzaine d’entreprises partenaires qui s’engagent à embaucher pro-diversité de jeunes diplômés et jeunes professionnels.

Par l’association Africagora, présidée par Dogad DOGOUI

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