La dynastie Sawiris, première fortune d’Afrique


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Six Africains figurent parmi les 891 milliardaires répertoriés cette année par le magazine américain Forbes. Quatre sont Egyptiens et font partie de la même famille, celle des Sawiris. Le père et les trois fils se partagent les branches télécommunication, construction et tourisme de l’empire Orascom.

Naguib Sawiris serait l’homme le plus riche du continent africain (62e au monde). La fortune du PDG d’Orascom Telecom est en augmentation et atteindrait 10 milliards de dollars, selon l’estimation du magazine américain Forbes, qui a publié son classement la semaine dernière. Depuis quelques années, le patron égyptien a entrepris avec réussite d’implanter son groupe dans le pourtour méditerranéen, en plus de l’Afrique (Zimbabwe, Telecel), du Moyen-Orient (Iraq, Iraqna) et de l’Asie (Pakistan,Mobilink et Bangladesh, Banglalink)). Après l’Egypte, (Mobinil), l’Algérie (Djezzy) et la Tunisie (Tunisiana), Orascom a fait son apparition ces deux dernières années en Europe.

En mai 2005, à travers Weather Investment, son outil d’investissement, Orascom a acquis l’opérateur mobile Wind, troisième sur le marché italien, pour près de 15 milliards d’euros. Il a fait de même en février dernier avec le troisième opérateur mobile grec, Tim Hellas, pour 3,4 milliards d’euros, dont il détenait déjà 50% à travers Wind. Fondée en 1998, Orascom Telecom a annoncé en décembre 2006 avoir franchi le cap des 50 millions d’abonnés, dont 10 millions en Algérie. Fin 2005, Naguib Sawiris avait été le premier homme d’affaires arabe à être nommé membre du comité consultatif international à la bourse de New York.

Une affaire de famille

En quelques années, le plus vieux des fils Sawiris a dépassé la fortune de son père Onsi, le fondateur du groupe Orascom. A 77 ans, le « self made man », comme le présente Forbes, est le deuxième africain le plus riche du continent avec cinq milliards de dollars (158e au monde). La légende veut que cet industriel copte de haute Egypte soit reparti deux fois de zéro, raconte le journal économique français L’Expansion. Au début des années 1960, lorsque Gamal Abdel Nasser a nationalisé une partie de l’économie égyptienne, puis en 1969, lorsque le colonel Kadhafi s’est emparé du pouvoir en Libye, où Onsi s’était réfugié. Il est finalement rentré en 1972 dans son pays et a profité de l’ouverture économique ainsi que de l’aide étrangère, notamment américaine. Il a bâti l’essentiel d’Orascom dans l’industrie de la construction.

Naguib, qui a diversifié le groupe lorsqu’il y est entré en 1979, a fait sa fortune dans la branche la plus prometteuse des télécommunications. Mais ses deux frères ne sont pas en reste. A la tête du secteur construction, Nassef est classé à la quatrième place des fortunes africaines (226e au monde) par Forbes, avec 3,9 milliards de dollars, et son frère Samih sixième (664e au monde) avec 1,5 milliards. Ce dernier, patron des activités touristiques d’Orascom, est à l’origine de l’immense complexe d’El Gouna, en Egypte, sur le bord de la Mer rouge. Il a récemment présenté un ambitieux projet pour relancer la station de montagne d’Andermatt, au cœur des Alpes suisses. En septembre 2006, le Conseil fédéral a autorisé sa construction pour le bien de la région, frappée par le chômage, et malgré la loi suisse, qui limite l’achat d’immeubles par des étrangers.

Parmi les six milliardaires africains les plus riches de la planète, seuls les deux sud-africains Nicky Oppenheimer & family (De Beers, diamants) et Johann Rupert & Family (produits de luxe) se sont glissés ente les membres de la famille en or.

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