Madonna gardera-t-elle son bébé malawite?


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Après avoir longtemps démenti la rumeur disant qu’elle voulait adopter un enfant du Malawi, Madonna l’a confirmée. Le bébé est arrivé mardi à Londres. La justice malawite a donné à la star américaine une autorisation temporaire d’adoption. De nombreuses associations locales de défense des droits de l’Homme se mobilisent pour faire annuler cette décision.

Madonna veut-t-elle adopter un petit malawite ? Oui… Non… Peut-être… Eh bien, finalement, c’est oui ! Après deux semaines de rumeurs, d’interrogations, de dénégations, de supputations diverses et de démentis formels, l’information est désormais sûre : la star américaine de la pop, l’inusable championne des hit-parades souhaite, à 48 ans, devenir la maman d’un petit orphelin malawite de 13 mois.

Le nom de l’heureux élu ? David Banda, choisi par Madonna sur photo. Il est arrivé en Angleterre, ce mardi matin, après une escale en Afrique du Sud, à bord d’un jet privé et sous la protection d’un garde du corps et de l’assistante personnelle de la diva. Le petit David, qui n’a plus de mère et dont le père est sans ressource, a quitté un orphelinat délabré près de la frontière zambienne pour une luxueuse maison londonienne. Dans cette résidence très cosy, une nouvelle vie l’attend, avec un mère, Madonna herself, un père, le réalisateur Guy Ritchie, deux frères et sœurs, Lourdes et Rocco, les enfants naturels de la diva des dancefloors.

Des associations malawites se liguent contre Madonna

La petite famille pourrait désormais couler des jours confortables et paisibles, si un collectif constitué de plus de soixante associations malawites de défense des droits de l’Homme n’avait décidé, lundi, d’entamer une procédure judiciaire pour faire annuler l’adoption. Jeudi dernier, Madonna avait obtenu de la justice du Malawi une autorisation temporaire d’adoption. Le lendemain, certaine de pouvoir finaliser la procédure dans le délai de 18 mois qui lui était imparti, elle quittait le pays auquel elle avait promis d’offrir 3 millions de dollars en faveur des orphelins malades du Sida. Mais l’action menée par le collectif risque de lui compliquer la tâche.

D’après le droit constitutionnel malawite, une personne qui ne réside pas dans le pays ne peut adopter d’enfant. Par conséquent, le collectif accuse Madonna d’avoir bénéficié d’un passe-droit. « Les riches ne devraient pas profiter de traitements de faveur. Je suis favorable aux adoptions, mais je veux que les gens respectent le système », déclarait, lundi, Emmie Chanika, la directrice du Comité civil des libertés du Malawi. Pour les membres des associations de défense des Droits de l’homme, Madonna doit vivre dans le pays si elle veut en adopter un enfant.

Des soupçons sur l’élan humanitaire de la madone de la pop

La chanteuse a fait part de ses bonnes intentions en déclarant qu’elle souhaitait devenir la mère d’un petit malawite parce qu’elle se « sentait concernée par les enfants du monde entier ». Une attitude qu’elle associe à sa pratique spirituelle. L’étude approfondie de la Kabbale, une tradition mystique issue du judaïsme, l’aurait amenée à se remettre en question et à vouloir aider les nécessiteux de la planète entière. La presse britannique n’a pas manqué de mettre en doute la sincérité de ses paroles. Le quotidien The Times, a publié une série d’articles dans laquelle il laissait entendre que la chanteuse se servait de ses bonnes œuvres pour faire parler d’elle. Le journal The Sun a fait paraître également plusieurs articles de la même eau. Il prétend que l’époux de Madonna était défavorable au projet d’adoption d’un bébé africain, et que la chanteuse s’est engagée dans cette démarche, parce qu’elle est très à la mode chez les célébrités. Angelina Jolie a récemment défrayé la chronique en adoptant deux enfants, l’un cambodgien, l’autre éthiopien, et en donnant naissance à un bébé en Namibie…

Les associations malawites parviendront-elles à débouter la star mondiale de la pop ? Le petit David sera-t-il heureux dans sa nouvelle famille ? La suite au prochain numéro.

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Journaliste, écrivain, dramaturge scénariste et réalisateur guadeloupéen. Franck SALIN fut plusieurs années le rédacteur en chef d'Afrik.com
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