Vers un risque de disparition des écosystèmes de l’estuaire du Wouri


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Embouchure du Wouri
Embouchure du Wouri au niveau de Douala, Cameroun © Tatoute

Depuis plusieurs décennies, l’estuaire de Wouri fait face à plusieurs défis dont la destruction et la pollution de ses écosystèmes, constitués essentiellement des forêts marécageuses, des marées, des sites de reproduction pour les poissons et d’autres animaux sauvages. Chaque année, cette zone de mangrove, située près de Douala, perd 6,2 % de ses potentiels suite à la pression humaine, notamment la déforestation et l’urbanisation.

En effet, selon une étude menée par Abdon Awono et Lydie Flora Essamba, deux scientifiques au Centre de recherche forestière internationale (CIFOR), la destruction de cette zone humide constitue un danger pour le continent africain, du fait que ce patrimoine mondial contribue à la régulation du climat et à la lutte contre les effets des tempêtes.

«Si nous n’agissons pas, nous risquons une dégradation irréparable de cet écosystème si fragile mais si important pour la régulation climatique de la zone littorale. Du gouvernement à tous les niveaux, nous avons besoin d’incitations pour les producteurs et les utilisateurs afin qu’ils optent pour des solutions durables», ont-ils déclaré. Et selon eux, les populations qui utilisent du bois comme moyen de substance en cuisinant ou pour satisfaire d’autres besoins énergétiques à la maison, contribuent à la dégradation des écosystèmes naturels.

En termes de projection, cette étude menée à l’occasion de la Journée internationale pour la Conservation de l’écosystème de la Mangrove plaide pour une prise de conscience de l’importance de l’estuaire de Wouri. «Toutes ces actions doivent être accompagnées d’une forte sensibilisation des consommateurs de bois énergie pour favoriser un changement de comportement. C’est seulement par cette voie que les générations futures du Cameroun pourront avoir la chance de bénéficier également des nombreux services écosystémiques fournis par les mangroves».

Pour rappel, la convention de Ramsar, ce traité internationale adopté en février 1971 pour la conservation et l’utilisation durable des zones humides a classé l’estuaire de Wouri parmi les zones humide d’importance internationale.

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