Verdict du procès Thomas Sankara : Mariam Sankara parle de la réhabilitation de son mari


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Mariam Sankara, veuve de Thomas Sankara
La veuve de Thomas Sankara, Mariam Sankara

Le verdict de l’historique procès de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara rendu, ce mercredi, continue de susciter des réactions. Mariam Sankara, la veuve du Président défunt, ne cache pas sa satisfaction.

Tel un couperet, le verdict du tribunal militaire de Ouagadougou chargé du procès de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses 12 compagnons est tombé, comme prévu, ce mercredi. Implacable. La sentence prononcée contre les trois principaux accusés dans cette affaire a été plus dure que la réquisition du parquet. La prison à perpétuité pour Blaise Compaoré, Hyacinthe Kafando et Gilbert Diendéré, alors que le parquet avait requis 30 ans contre les deux premiers et 20 ans contre le dernier. Depuis hier, les réactions fusent de toutes parts au Burkina Faso. Mais, l’une de ces réactions nous intéresse particulièrement : celle de la veuve du capitaine Thomas Sankara, Mariam, qui s’est confié à RFI, ce matin.*

« Enfin, ce procès a eu lieu. Enfin, le verdict est tombé. On a pensé par moments que ce procès ne commencera pas. Même quand il a commencé, il y avait des doutes ; il y a eu des suspensions, mais enfin, le verdict a été rendu. Moi, je salue l’insurrection de mes compatriotes qui ont fait partir Blaise Compaoré », a d’abord lancé la veuve. Mariam Sankara salue également « le gouvernement qui a été mis en place après cette insurrection » et qui « a autorisé l’instruction du dossier », pour que les choses en soient là aujourd’hui.

Sur la lourdeur de la peine infligée aux trois principaux coupables, Mariam Sankara ne cache pas un certain étonnement, mais elle estime cela justifié en définitive : « C’est vrai qu’on ne s’attendait pas à ce verdict », lâche-t-elle, avant de poursuivre : « Mais, c’est quand même un acte grave qui a été commis, un assassinat. Donc pour ça, on ne peut pas dire que ces sanctions ne sont pas à la hauteur ». « Cela permettra, enchaîne-t-elle, de dissuader les personnes à commettre ces violences, parce qu’il faut que ces violences s’arrêtent en Afrique et au Burkina Faso ».

Sur la question de l’absence de Blaise Compaoré et de Hyacinthe Kafando, Mariam Sankara soutient que leur présence aurait pu donner aux autres accusés le courage de dire la vérité, et de ne pas rester dans la position de négation totale qui était la leur. « Étant donné que les principaux accusés, Hyacinthe Kafando et Blaise Compaoré, étaient en fuite, les autres aussi ont fait la même chose. Ils ne se sont pas repentis du tout. Je les laisse avec la sanction de leur conscience », souligne la veuve.

Dans tous les cas, Mariam Sankara exprime son entière satisfaction à l’issue de ce procès. « Ce procès a permis aux Burkinabè de savoir qui était Thomas Sankara, l’individu, l’homme politique, ce qu’il voulait de ce pays (…) L’affront fait au Président Sankara a été lavé parce qu’on le traitait d’aventurier, d’usurpateur, de renégat, etc. Personnellement, je suis soulagée de ce côté. Je peux dire qu’il est réhabilité. Cela me soulage beaucoup. C’était dur d’entendre dire certaines choses. En tout cas, ça nous apaise un peu quand même », conclut-elle.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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