Une dizaine de pays africains menacés de famine


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Le continent africain demeure le plus touché par les différentes formes d’insécurité alimentaire. Selon le rapport annuel effectué par la société privée britannique Maplecroft, une dizaine de pays africains seraient aujourd’hui exposés à des risques élevés d’insécurité alimentaire. Les critères choisis par les auteurs de l’étude portent notamment sur le PIB par habitant, les risques d’évènements climatiques extrêmes, les conflits ou encore la qualité des infrastructures du pays.

Doit-on craindre une crise alimentaire africaine ? Après les émeutes déclenchées par la hausse des prix du pain, qui ont fait treize morts en quelques jours au Mozambique, le spectre d’une crise alimentaire continentale est omniprésent.

Une crainte qui semble confirmée par le rapport annuel de la société Maplecroft qui a établi le 19 août, un classement de 163 pays suivant leur insécurité alimentaire. Dix pays sont classés en risque « extrême », l’Afghanistan en tête, suivi par la République démocratique du Congo, le Burundi, l’Erythrée, le Soudan, l’Éthiopie, l’Angola, le Libéria, le Tchad et le Zimbabwe. Dans l’ensemble, les pays africains représentent 36 des 50 nations les plus à risque.

L’étude porte sur 12 critères, élaborés en collaboration avec le Programme alimentaire mondial (PAM), notamment la production céréalière, l’état nutritionnel et sanitaire des populations, les importations, le PIB par habitant, les risques d’événements climatiques extrêmes, les potentiels conflits, l’efficacité du gouvernement ou encore la qualité des infrastructures du pays.

La crise alimentaire frappe durement l’Afrique

L’Afrique sub-saharienne est particulièrement vulnérable à l’insécurité alimentaire et environ 30% de la population souffre de malnutrition. Parmi les causes de la faim, la surexploitation des ressources naturelles et l’insuffisance des infrastructures agricoles, y compris les réseaux routiers et de télécommunications, qui diminuent les capacités de production et de distribution. Mais la fréquence des événements météorologiques extrêmes, des taux élevés de pauvreté et la présence de conflits sont aussi des facteurs déterminants. La poursuite des violences, notamment en République démocratique du Congo, est en grande partie responsable de la situation alimentaire précaire dans le pays.

Plusieurs causes profondes expliquent également une possible crise alimentaire. Notamment, la hausse des prix du blé. L’annonce de la Russie -qui pourrait ne plus exporter de blé d’ici à l’été 2011 -nourrit une certaine anxiété sur les marchés et les cours sont à leur plus haut niveau depuis deux ans. Parallèlement, le manque d’investissement depuis plusieurs années en agriculture et la spoliation des terres arables par le secteur du biocarburant contribuent à une diminution de la production locale des denrées alimentaires. En effet, au lieu d’utiliser les terres pour nourrir la population, plusieurs pays africains les ont sacrifiées pour produire plus de ressources pour les biocarburants.

Enfin, l’aide internationale est en baisse constante. Le Programme alimentaire mondial des Nations unies a publié des chiffres démontrant qu’en 2008 elle a atteint son plus bas niveau depuis près de quarante ans, alors que la situation mondiale, est de plus en plus précaire. Toujours selon le PAM, l’aide au développement en matière d’agriculture est passée de 20 % de l’aide totale en 1980, à seulement 3 % en 2008.

Rappelons quand même que lors de la crise financière de 2008, des centaines de milliards de dollars avaient été débloqués pour sauver les banques en faillite tandis que « seulement » 30 milliards de dollars par an permettraient d’éradiquer la faim dans le monde.

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