Troisième mandat : Ouattara, Condé et Gnassingbé ont-ils entendu les conseils de Buhari lors du sommet de Niamey ?


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Le Président nigérian, Muhammadu Buhari, a déliquatement remonté les bretelles à ses pairs ouest-africains qui créent des troubles dans leurs pays respectifs, par leur volonté de s’accrocher au pouvoir contre vents et marées. Dans le viseur, Alassane Ouattara, Alpha Condé, et bien sûr, Faure Gnassingbé.

Alors que la sous-région ouest-africaine est de plus en plus agitée par la volonté de certains chefs d’Etat, sans doute fascinés par l’inamovibilité de leurs pairs, véritables monarques déguisés en Présidents qui règnent sur les pays d’Afrique Centrale, de s’éterniser au pouvoir (Alassane Ouattara et Alpha Condé), ou qui ont déjà réussi à le faire (Faure Gnassingbé), les propos tenus par le Président nigérian, Muhammadu Buhari, hier à Niamey, sonnent comme un véritable rappel à l’ordre, ou si vous voulez, des conseils donnés à ses homologues.

En effet, profitant de la tribune à lui offerte par la 57ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, tenue ce lundi, à Niamey, le premier citoyen nigérian s’est prononcé sur une actualité qui fait beaucoup de vagues dans la sous-région, ces derniers jours : la question du troisième mandat. Le général Buhari, en bon militaire, a été direct et percutant, n’en déplaise à ceux qui sont tentés par le troisième mandat ou ceux qui ont déjà été séduits par ce démon : « Je vous exhorte tous à résister à la tentation de chercher à vous perpétuer au pouvoir au-delà des dispositions constitutionnelles (…) », a lancé le dirigeant.

« En tant que dirigeants de nos Etats membres individuels de la CEDEAO, nous devons adhérer aux dispositions constitutionnelles de nos pays, en particulier sur la limitation des mandats. C’est un domaine qui génère des crises et des tensions politiques dans notre sous-région », a lâché l’homme, avant de rappeler la nécessité pour les dirigeants d’œuvrer pour la tenue d’élections libres, justes et crédibles dans la sous-région. Selon lui, « cela doit être le fondement de la démocratie dans notre sous-région, tout comme la nécessité du respect de l’Etat de droit », a-t-il poursuivi.

Avant de tenir de pareils propos, le Président nigérian s’était déjà assuré d’être en bonne position pour le faire. En effet, en ce début d’année, l’homme qui est en plein second mandat, avait déjà rassuré les uns et les autres sur ses intentions à la fin du mandat : « Je me retirerai en 2023 et je ne serai pas disponible lors des prochaines élections ».

Seulement, la question qui vient légitimement à l’esprit, après ces conseils de Buhari à ses pairs, est de savoir si ces derniers les ont entendus. Si oui, Alassane Ouattara et Alpha Condé devraient renoncer à leur candidature dans les prochains jours. Faure gnassingbé, à défaut de démissionner – ce qui est absolument improbable – ne devrait plus essayer de briguer un… cinquième mandat.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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