Tension avec la France, l’Algérie ne recule pas


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Ramtane Lamamra, Algérie (08 oct 21)
Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, depuis l’Italie où il s’est rendu hier jeudi, a fait savoir aux autorités françaises que « l’Algérie ne compromettra pas sa réputation de coopération et ne permettra aucune ingérence dans ses affaires intérieures ».

Depuis l’Italie où il s’est rendu, ce jeudi 7 octobre, dans le cadre de la 3ème réunion ministérielle Italie-Afrique, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui a reconnu que son pays a « un long passé difficile et complexe avec la France », insiste que « l’Algérie ne permettra aucune ingérence dans ses affaires intérieures ». Le chef de la diplomatie algérienne revenait sur les déclarations du Président français, Emmanuel Macron, concernant l’Algérie.

« Je ne pense pas qu’une crise entre la France et l’Algérie, quelle qu’en soit la raison, affectera nos relations avec d’autres pays frères comme la Turquie. Nous avons un long passé difficile et complexe avec la France que nous avons toujours réussi à gérer, jusqu’à présent. Nous avons toujours protégé notre réputation, nos droits et notre souveraineté auprès de la France ou de tout autre pays », a indiqué Ramtane Lamamra, interpellé par Anadolu.

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« Tous les partenaires, notamment la France, doivent comprendre que l’Algérie ne compromettra pas sa réputation de coopération et ne permettra aucune ingérence dans ses affaires intérieures. Nous répondons donc fermement aux propos des autorités françaises que nous considérons comme inacceptables… Nous sommes prêts à travailler avec quiconque tant que notre indépendance, notre souveraineté et nos droits légitimes seront respectés. Autrement, nous sommes également prêts à lutter pour cela », a mis en garde le chef de la diplomatie algérienne.

Cette sortie « à l’italienne » intervient deux jours seulement après celle « malienne », alors que Lamamra estimait que « nos partenaires étrangers ont besoin de décoloniser leur propre histoire, ils ont besoin de se libérer, de certaines habitudes, de certains comportements, de certaines visions qui sont intrinsèquement liés à la logique incohérente portée par la prétendue civilisation de l’Occident qui a été la couverture idéologique pour essayer de faire passer le crime contre l’humanité ».

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« Cette décolonisation opérée s’annonce comme une priorité pour faire en sorte que ce que je qualifierai de faillite mémorielle que trahissent les propos concernant l’Algérie, le Mali, qui ont été tenus récemment par les autorités françaises. Donc, cette faillite mémorielle, qui pousse les relations de la France officielle avec certains de nos pays, devrait pouvoir s’assainir par un respect mutuel inconditionnel et acceptation de partenariat, sur une base de stricte égalité », avait poursuivi Lamamra.

A la base de cette nouvelle escalade, la sortie du Président français, Emmanuel Macron qui, jeudi 30 septembre dernier, en recevant des descendants d’acteurs de la guerre de libération d’Algérie, s’en est pris aux autorités algériennes. « On va plutôt ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, qui avaient l’habitude de demander des visas facilement », a tenu à préciser le dirigeant français, rassurant que les étudiants n’étaient pas concernés par le durcissement des conditions d’allocation du visa français.

Seulement, Emmanuel Macron ne s’est pas limité à cette « attaque » contre Alger. Il est en effet allé plus loin. « L’histoire officielle totalement réécrite ne s’appuie pas sur des vérités, mais sur un discours qui, il faut bien le dire, repose sur une haine de la France… La nation algérienne post-1962 s’est construite sur une rente mémorielle », accuse-t-il. « La construction de l’Algérie comme nation est un phénomène à regarder. Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? Ça, c’est la question », a souligné Macron.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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