Sénégal : le défenseur des droits des prisonniers arrêté


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Le président l’Association sénégalaise pour la réinsertion sociale des détenus (ASRED), Ibrahima Sall, a été interpellé par les éléments de la Section de recherches de la Gendarmerie nationale avant d’être placé en garde à vue. Que lui est-il reproché ?

Le président l’Association sénégalaise pour la réinsertion sociale des détenus (ASRED) a été interpellé à son domicile, le mardi 1er mai 2018, par les éléments de la Section de recherches de la Gendarmerie nationale avant d’être placé en garde à vue.

Son avocat a indiqué que son client est interrogé sur les sources d’information et de financement de son organisation ainsi que sur les activités de celle-ci. A travers un communiqué diffusé dans la presse le 2 mai 2018, l’administration pénitentiaire reproche à l’ASRED de diffuser de fausses informations sur les mouvements d’humeur des détenus dans les prisons sénégalaises.

Le 23 avril dernier, le président de l’ASRED lançait un communiqué dont AFRIK.COM avait copie, dan lequel il annonçait un mouvement d’humeur des détenus de la maison d’arrêt et de correction de Thiès.

Dans un communiqué, la Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains (COSDDH) apporte son soutien à Ibrahima Sall et « rappelle à l’Etat du Sénégal la Déclaration de l’Assemblée générale des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’homme de 1998 et la résolution de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples de 2017 qui engagent les Etats membres des Nations Unies et de l’Union Africaine à protéger les défenseurs des droits humains et à créer les conditions du libre exerce de leur travail ».

Reconnaissant à l’Etat du Sénégal son « droit de démentir les allégations des organisations de défense des droits humains, et celui de formuler des critiques objectives contre leurs méthodes de travail », la COSDDH, qui appelle à l’abandon des poursuites judiciaires contre Ibrahima Sall, s’insurge contre les actions qui visent à inquiéter ces dernières pour des informations reçues et diffusées dans le cadre de leurs travail de promotion et de protection des droits humains.

La COSSDH réaffirme sa volonté de travailler avec l’Etat du Sénégal pour améliorer les conditions de vie et de séjour des détenus dans les prisons sénégalaises. D’autant que ces mêmes conditions de détention avaient été déplorées par le député proche du chef de l’Etat Macky Sall, Moustapha Cissé Lô, qui a démissionné de ses responsabilités au sein du parti présidentiel.

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Une plume qui balance entre le Sénégal et le Mali, deux voisins en Afrique de l’Ouest qui ont des liens économiques étroits
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