Sénégal : Abdoulaye Wade dans le collimateur


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Depuis juillet 2012, plusieurs dignitaires de l’ancien régime sont traqués par la gendarmerie, dans le cadre de l’enquête sur les biens mal acquis. Le cinéaste sénégalais Moussa Sène Absa, depuis Ouagadougou où il assiste au festival du film panafricain Fespaco, a invité le Président Macky Sall à juger l’ex-chef d’Etat du Sénégal Abdoulaye Wade, à l’origine, selon lui, de tous les maux des Sénégalais.

(De notre correspondant)

Depuis juillet 2012, date d’ouverture de l’enquête sur les biens mal acquis, l’ancien sénégalais Abdoulaye Wade est épargné par la gendarmerie, qui a préféré fouiller ses proches collaborateurs, ainsi que ses enfants comme Karim Wade.

Le cinéaste Moussa Sène Absa peint une table sombre de la gestion de l’ancien chef d’Etat du Sénégal. « Wade a ruiné ce pays, il est parti en laissant la ruine et jusqu’à présent, on a des difficultés pour remettre de l’ordre. Cela prendra, peut-être, une génération. Wade a détruit les fondamentaux de l’homo-senegalensis, par l’argent, l’achat de conscience, en ruinant la jeunesse, en dilapidant les terres, en dilapidant tout. Aujourd’hui, même si on avait amené Obama, Hollande, et tous les présidents du monde pour régler le problème, ils mettront du temps pour s’en sortir », a-t-il expliqué sur les ondes de RFM.

Mais, éviter Abdoulaye Wade n’est pas une bonne solution, selon l’auteur de « Tableau ferraille » qui invite le président Macky Sall à traduire en justice l’ancien président. « S’il y a une personne qu’il faut juger, quelles que soient les conséquences, c’est Abdoulaye Wade. Tant que Macky Sall n’aura pas jugé Abdoulaye Wade, je l’attaquerai lui-même. S’il ne juge pas Abdoulaye Wade, il m’entendra, parce que je prépare un nouveau film », a-t-il fait savoir. De l’avis du cinéaste, si Macky Sall est comptable, c’est parce qu’il a été avec lui pendant 8 ans, donc tout le monde doit être comptable. « Même moi, je suis comptable de n’avoir pas dénoncé ça, à temps », a-t-il ajouté.

La contre-attaque des libéraux

Pas indifférents aux attaques dont leur mentor Abdoulaye Wade a fait l’objet ces dernières heures de la part du cinéaste, les libéraux, par la voix de l’ancien député Amadou Diarra, ont voulu remettre les pendules à l’heure. Pour le responsable libéral, Moussa Sène Absa cherche à faire le « buzz », convaincu que le cinéaste n’a pas une bonne œuvre à présenter au Fespaco. D’avis que M. Sène Absa veut se faire une publicité à travers M Wade, Amadou Diarra fustige cette sortie aux relents de « diffamation » et invite la justice à se saisir de cette affaire pour que de telles affirmations soient tirées au clair. « Dès son retour de Ouagadougou, c’est la justice qui doit l’interpeller, pour qu’il prouve ce qu’il dit », a-t-il insisté au téléphone.

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