Sarāb : « Notre album Arwāh Hurra parle d’injustice, de féminisme et de notre lien avec la terre »


Lecture 3 min.
Sarāb (06 oct 21)
Sarāb

Après l’annonce de son deuxième album « Arwāh Hurra », le groupe franco-syrien Sarāb s’est entretenu avec AFRIK.COM. Dans cet échange, sont évoquées les grandes lignes de cet album qui, selon le groupe, résulte d’une réflexion méticuleuse entre le vocabulaire, les formes, l’articulation de la musique traditionnelle/classique arabe et l’immense terrain de jeu des musiques contemporaines du jazz en passant par la trap et le rock.

Entretien

Afrik.com : Depuis la sortie du premier album, on suppose un long chemin parcouru jusqu’à la sortie du nouveau disque Arwāh Hurra

Sarāb : Le premier album a été une belle aventure qui a rapidement trouvé son public. On a beaucoup joué et défendu cette musique partout en France et à l’étranger, quand on le pouvait. Le premier album était vraiment une première page de l’histoire du groupe, avec les arrangements approfondis que l’on a faits de ces chansons d’amour traditionnelles que nous avons choisies. Avec le temps, les envies ont modifié le son du groupe qui est devenu plus massif et plus rock. L’envie aussi de composer entièrement et de parler d’autres sujets importants pour nous.

Nous avons eu la chance de voir naître des collaborations inattendues (Alain Damasio, Abdallah Abozekry, Octotrip…) qui ont poussé notre musique sous de nouveaux horizons créatifs. Ainsi, nous avons le plaisir de présenter ce nouveau disque sur lequel nous avons beaucoup travaillé et dont nous sommes fier.es.

S’il fallait présenter ce second disque…

Arwāh Hurra est un album que nous avons pensé et conçu sans faire de concessions sur la forme comme sur le fond. Nous avons eu la chance de pouvoir l’enregistrer dans de très bonnes conditions, à Bruxelles, au studio ICP. La qualité du son et la richesse des propositions sont pour nous des éléments primordiaux. Les compositions sont le fruit d’une réflexion méticuleuse, entre le vocabulaire, les formes, l’articulation de la musique traditionnelle/classique arabe et l’immense terrain de jeu des musiques contemporaines du jazz au rock, en passant par la trap.

Arwāh Hurra -âmes libres-, parle de sujets qui nous tiennent à cœur. Les textes parlent d’injustice, de guerre, de nos liens avec la terre, d’espoir aussi. Nous avons aussi choisi des textes qui parlent de féminisme, d’ouverture d’esprit, du rapport que l’on a avec l’autre…

YouTube video

De quoi parle le premier single Yally shaghalt al bāl ?

C’est une chanson d’amour qu’a chantée la grande Oum Kalthum…  Une chanson à l’être aimé qui dit (en résumé) « Celui qui occupe mes pensées, si seulement j’étais dans tes pensées… demande aux étoiles de la nuit sur ma douleur et ma tristesse, mes larmes ne cessent de couler, c’est le plus difficile pour mon âme ».

Les chansons du groupe Sarāb intéressent beaucoup de mélomanes en Afrique. Quels liens entretenez-vous avec le continent ?

 Au niveau purement musical, c’est surtout le Nord de l’Afrique qui nous interpelle. Nous avons essayé de travailler avec l’ombre de Oum Kalthum et l’âge d’or de la musique égyptienne au-dessus de nous. Nous avons tenté de cueillir les confidences des traditions musicales du Sahel, ou encore le génie rythmique des Gnawa.

A lire : Ce qu’il faut savoir sur l’album « Arwāh Hurra » du groupe franco-syrien Sarāb

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News