Said Salhi : « Abdelmadjid Tebboune a la responsabilité historique d’amorcer la solution politique, démocratique et pacifique »


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Said Salhi, vice-président de la LADDH
Said Salhi, vice-président de la LADDH

En réponse aux déclarations officielles du chef de l’État concernant le fait qu’ « il ne compte pas s’éterniser au pouvoir », le vice-président de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH), M. Said Salhi, rappelle a Abdelmadjid Tebboune qu’ « il a la responsabilité historique d’amorcer la solution politique, démocratique et pacifique par un processus pour le  changement tant souhaité » par le peuple algérien.

Une solution, selon lui, tributaire de la bonne volonté du pouvoir attendu sur des gestes et signaux forts : la libération de l’ensemble des détenus d’opinion et l’ouverture du champs des libertés, politique et médiatique.

Toujours selon M. Salhi, cela « implique l’abandon du processus actuel, notamment le changement de la Constitution et son adoption via un Parlement qui incarne « l’ancien régime » et un référendum qui sera organisé par une instance inféodée au pouvoir, encadré par des lois liberticides ».

« On peut considérer alors qu’il s’agit d’un mandat de transition vers la nouvelle Algérie, une transition qui doit être la plus courte possible, une transition qui ne doit pas être exclusivement pilotée par le pouvoir en place, mais négociée avec le Hirak et l’ensemble des forces du changement », précise le vice-président de la LADDH.

Pour permettre le retour à la souveraineté populaire, M. Salhi est d’avis que « la transition, cogérée démocratiquement, devra permettre le retour à la souveraineté populaire, l’expression de l’authenticité démocratique à travers une refondation démocratique et sociale ».

Le mouvement du 22 février, rappelle-t-il, a déjà tracé les contours de cette nouvelle Algérie, démocratique et de la diversité. Le peuple a déjà construit le consensus dans la rue, celui-ci devrait être traduit en compromis politique. C’est le devoir des élites politiques et des forces qui animent le Hirak, conduire à un nouveau contrat politique et social. Il devra émerger d’une conférence nationale unitaire autonome du pouvoir, pour un premier lieu, que ce dernier devrait autoriser. Cette conférence pourrait impliquer, en deuxième lieu, le pouvoir politique, y compris les représentant de l’armée.

L’armée nationale, un garant pour négocier le départ du système

Force est de constater que l’institution militaire constitue un élément de garantie pour négocier le départ de tous les symboles du système. Du moins, c’est l’avis de M. Salhi. Il recommande à l’intelligence politique la recherche d’un double compromis : d’abord dans le Hirak puis avec le pouvoir.

S’agissant du principe de la refondation de l’édifice constitutionnel et institutionnel, le vice-président de la LADDH tient à préciser que cela devrait se faire « via un processus démocratique et constituant qui devrait passer par la mise en place d’une Constitution cadre qui devrait prémunir le pays de toute tentation despotique, autoritaire d’une majorité qui écrasera les minorités. Elle devrait permettre le vivre ensemble de toutes et tous en démocratie et dans la diversité, le respect des droits, la justice sociale et garantissant la stabilité institutionnelle et gouvernementale ».

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