Rien ne va plus au sein de la société civile gabonaise


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Le mouvement « Publiez Ce Que Vous Payez » (PCQVP), branche du Gabon a actuellement deux coordonnateurs : Marc Ona Essangui, qui se proclame coordonnateur statutaire reconnu par Londres et Guy René Mombo Lembomba, élu le week-end dernier par une partie de la Coalition de la société civile gabonaise (CSCG), qui ne veut plus entendre parler du premier.

Les membres de la société civile gabonaise ne parlent plus d’une même voix. Leurs dissensions ont abouti, le week-end dernier, à la déposition de Marc Ona Essangui, coordonnateur du mouvement «Publiez Ce Que Vous Payez» (PCQVP) depuis de nombreuses années. Ce dernier est accusé d’autocrate et de rouler pour l’opposition.

Ce n’était plus un secret pour personne. La société civile gabonaise est minée depuis quelques mois par des querelles intestines, lesquelles ont abouti samedi à l’éviction de Marc Ona Essangui de la tête du mouvement PCQVP. Il a été remplacé au cours d’une assemblée générale élective par Guy René Mombo Lembomba. Marc Ona est accusé par ses pairs d’avoir plongé le mouvement dans une grave léthargie depuis plusieurs années. Ce qui a entraîné l’éviction du Gabon de l’initiative sur les industries extractives, chargée d’établir la transparence sur la gestion des fonds générés par l’exploitation des industries extractives. Il est indexé également pour avoir violé délibérément les textes du mouvement, afin de se maintenir illégalement à la tête de la coordination, son mandat étant expiré depuis 2011.

Ses pairs avancent aussi qu’il est à la solde de l’opposition et par conséquent, a perdu la neutralité qui est exigée aux leaders du mouvement international PCQVP. «Lors des dernières législatives de 2011, prétendant agir au nom de la société civile, vous avez trompé l’opposition politique et les partisans du changement en leur promettant un soutien inconditionnel de notre regroupement afin de les persuader d’adhérer au slogan « pas de biométrie pas de vote » dont l’objectif inavoué était finalement, avec beaucoup de recul, de provoquer des heurts ou à défaut, aggraver une abstention favorable à un ras-de-marrée de la majorité politique au pouvoir. C’est cette démarche qui, à l’issue d’un scrutin normal, a abouti à une majorité écrasante des députés du parti au pouvoir et ses alliés à l’Assemblée nationale», peut-on lire dans la lettre ouverte adressée à Marc Ona en mai, par ses pairs. Dans le même texte, les leaders de la société civile accusent ce dernier d’avoir appelé les «populations de Mitzic à s’armer de haches pour se faire entendre au mépris de l’Etat de droit qui recommande à tous les citoyens le respect à tous les égards de l’ordre et des institutions établies».

Bref Marc Ona n’est plus en odeur de sainteté avec ses camarades. Beaucoup estiment qu’il est très intéressé et manipulé par les leaders de l’opposition. Selon des sources proches de la société civile, il a même tenté en début d’année, à la place des cadres de l’opposition d’organiser «une conférence nationale utopique», dont les inscriptions se faisaient au quartier Louis, à Libreville. L’objectif était de «renverser les institutions de la République».

Joint au téléphone ce jeudi par Afrik.com, Marc Ona Essangui a déclaré qu’il est toujours coordonnateur de PCQVP-Gabon et reconnu par les hautes instances de Londres. L’équipe locale élue samedi dernier au cours d’une Assemblée générale élective à Libreville, selon lui, n’a pas la caution ni la reconnaissance internationale. «C’est le groupe de l’émergence», a expliqué Marc Ona, voulant signifier que les nouveaux élus, qui ont pris la direction du mouvement le 13 juillet 2013, sont à la solde du parti au pouvoir, comme dans un jeu de ping pong. Il a déclaré par ailleurs que l’assemblée élective, qu’il n’a pas organisée depuis la fin de son mandat il y a deux ans, aura finalement lieu le 27 de ce mois.

Vivement que Londres intervienne, afin de ramener de l’ordre dans la maison PCQVP, branche du Gabon. La situation actuelle dans laquelle se trouve ce mouvement ternit sérieusement l’image de la société civile gabonaise. Les discours des uns et des autres ont fini de donner l’impression que les ONG sont de vastes rassemblements de groupes d’intérêts et d’influence déguisés en mouvements caritatifs.

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