RDC : les rebelles avancent, l’Union européenne discute


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Alors que les rebelles de Laurent Nkunda gagne du terrain dans l’est de la RDC, l’Union européenne (UE) réunie ce vendredi à Bruxelles, réfléchit à un éventuel renforcement de la Mission des Nations-Unies en République démocratique du Congo (Monuc). Elle envisage aussi le lancement d’une opération humanitaire pour venir en aide aux réfugiés du Nord-Kivu. Pendant ce temps, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a commencé ce vendredi les premières distributions de nourriture en zone rebelle. L’Onu, pour sa part, annonce qu’elle souhaite déplacer 60 000 personnes en « quelques jours » avant que la situation ne s‘envenime.

« Compte tenu des menaces continuelles en termes de sécurité, les autorités provinciales, le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) et ses partenaires ont décidé de transférer plus de 60 000 personnes réfugiées dans les deux camps de Kibati sur un nouveau site de 26 hectares à Mugunga, à l’ouest de Goma», a déclaré vendredi Ron Redmond, porte-parole du HCR. Cette décision intervient alors que les conditions de vie sont de plus en plus critiques pour les populations vivant à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Depuis près de trois mois, les troupes de l’ex-général Laurent Nkunda mettent en déroute les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et sèment la terreur dans l’Est. Au milieu des combats, les populations sont les premières victimes.

Début des opérations humanitaires

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a démarré ce vendredi les premières distributions de nourriture dans l’Est du pays. « C’est la première distribution de vivres à grande échelle depuis que les combats se sont rapprochés de Rutshuru, à la fin du mois dernier », a indiqué Marcus Prior, porte-parole du PAM.

L’Union européenne (UE), réunie ce vendredi à Bruxelles, se soucie elle aussi de la situation des civils dans la province du Nord-Kivu. Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, a déclaré jeudi soir dans un communiqué que les 27 réfléchissaient à « la mise en place rapide d’une opération logistique humanitaire ». Il n’a pas détaillé les modalités de cette opération. En octobre, le chef de la diplomatie avait suggéré que l’UE dépêche en RDC une force militaire à vocation humanitaire.

L’UE souhaite un renforcement de la Monuc

La présidence française de l’Europe envisage par ailleurs le renforcement de la Mission des Nations Unies en RDC (Monuc). Forte de 17 000 casques bleus, la plus ancienne mission de l’ONU, en place depuis 1999, est régulièrement décriée. Elle ne parvient pas à protéger les populations, n’arrive pas à empêcher les combats et est elle-même régulièrement la cible des rebelles qui l’assimilent à une force à la solde du gouvernement de Kinshasa.

C’est donc à Bruxelles que la communauté internationale tente, une semaine après le sommet de Nairobi, de trouver à nouveau une issue au conflit. Les affrontements entre armée régulière et troupes rebelles durent depuis dix ans maintenant mais les combats ont repris à la fin du mois d’août dernier.

Le Nord-Kivu est aujourd’hui quasi-intégralement aux mains des rebelles du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) de Laurent Nkunda. L’ex-général tutsi et ses hommes, qui ont repris les combats jeudi, sont désormais à une dizaine de kilomètres d’une ville stratégique pour le contrôle de la province. Après Goma, Bukavu, Nyanzale, Rutshuru, Kikuku c’est Kanyabayonga qui est tombée jeudi aux mains des rebelles sans que l’armée ni la Monuc ne puissent intervenir. Les exactions se multiplient sous le regard impuissant de la communauté internationale, réunie pour une énième fois.

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