RDC : à la rencontre des « wewa », ces moto-taximen de Kinshasa


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RDC motos-taxis
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Les motos-taxis sont plus sollicitées que les véhicules de transport en commun dans la ville de Kinshasa. Cette préférence s’explique par les multiples avantages que présentent les motos en termes de temps et raccourcis face aux interminables embouteillages.

RDC motos-taxisLes motos-taxis n’éprouvent aucune difficulté face aux embouteillages qui rendent difficile la circulation routière dans la ville de Kinshasa. Ces motos-taxis facilitent le déplacement des Kinois. Cependant, ces conducteurs (wewa Ndlr) ne font pas toujours bonne presse dans la plus vaste ville francophone d’Afrique. Quels sont les défis auxquels les motos-taximen font face dans l’exercice de leur métier ? A quoi ressemblent leurs journée de travail ? AFRIK.COM est allé à leur rencontre. Reportage.

Il est 11h GMT à rond Ngaba, l’un des points chauds de la ville de Kinshasa. A cette heure, le soleil brille de tous ses rayons ! Sur ce lieu, les moto-taximen se regroupent selon leurs destinations. A voir ce rond-point, l’on se croirait devant un décor-four-tout. Ici, les klaxons sans fin et les messages des mégaphones font loi.

Entre impatience et méfiance

Des jeunes désœuvrés, des commerçants ambulants, des taxis, des motos sont visibles sur cet endroit. Chacun est concentré sur ses affaires. Comme sur d’autres tronçons routiers de Kinshasa, les moto-taximen rencontrés sur place sont pressés et n’ont aucune patience face à l’embouteillage. Ils se faufilent entre les voitures et ils roulent à vive allure.

Yves, 24 ans, moto-taximan faisant des courses rond-point Ngaba -commune de Mont Ngafula, dans le Sud de Kinshasa confie : « cela fait deux ans que j’exerce ce métier. Il permet de subvenir aux besoins de ma famille », dit-il avec réserve. A la recherche d’un potentiel client, le jeune aux dreadlocks et en babouche n’est pas du tout intéressé par nos questions. « Tika ngai (laissez-moi Ndlr) », nous lance-t-il avec dédain.

Près de lui, un autre moto-taximan, un peu plus ouvert. Parapluie attaché sur la moto, l’homme aux lunettes ne nous cache rien. « Ce n’est pas facile d’être moto-taximan dans cette ville. Il faut beaucoup plus de courage et d’abnégation », assène le trentenaire, avec une moustache qui mange partiellement sa figure. Pour lui, ce métier est « un casse-tête » du faite qu’ils doivent faire face « aux préjuges et stéréotypes ».

Un métier à hauts risques

A Kinshasa, les moto-taximen sont souvent suspectés d’être à la base du désordre et de l’insécurité. En 2020, pour des raisons de sécurité, le gouvernement provincial avait identifié tous les moto-taximen de Kinshasa en vue de mettre fin à la criminalité qui s’opérait à l’aide des motos-taxis.

« Les motos ne présentent pas seulement des avantages. Elles deviennent un danger pour l’homme si le motocycliste conduit sans état d’âme », reconnait Zaky, l’un des responsables d’une structure de motos-taximen de la commune de Mont-Ngafula, dans le Sud de Kinshasa.

Mwamba, motocycliste malgré lui note que, « tous les moto-taximen ne sont pas mauvais. Il y a ceux qui sont guidés par l’éthique ; ils respectent le code de la route, mais le grand problème se pose au niveau de l’éducation reçue en famille », précise-t-il, ajoutant avec hésitation qu’il est « détenteur d’un diplôme de graduat (Bac+3) en Santé publique (…) Je commence le travail de 4h du matin jusqu’à 22h30 », conclut-il.

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