Plus d’Afrique noire pour Canal + Horizons


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Canal + Horizons ne passe plus par le Maghreb. Pour cause de rentabilité, la chaîne se repositionne sur l’Afrique subsaharienne. Les raisons d’un changement par le PDG de Canal + Horizons, Dominique Fagot.

Afrik : Pourquoi Canal + Horizons se retire-t-il du Maghreb qui est potentiellement le marché le plus important du continent africain ?

Dominique Fagot : J’ai clairement annoncé le retrait opérationnel de Canal + Horizons du Maghreb dès le mois de juin 2001 et ce pour des raisons économiques. L’analyse des derniers résultats commerciaux et des projections de développement ne permettait pas d’espérer d’atteindre à moyen terme un équilibre financier sur une zone où Canal + Horizons a accumulé depuis près de 10 ans un lourd passif. Dans ce contexte, l’arrêt de la diffusion et de la commercialisation des programmes est la décision qui s’est imposée à une entreprise logiquement soumise à des impératifs de compétitivité.

Afrik : Ce désengagement au Maghreb signifie-t-il un désengagement à venir dans d’autres pays africains ?

Dominique Fagot : Non, bien au contraire. Nous recentrons toutes nos activités sur l’Afrique subsaharienne. Nos deux filiales, à Abidjan et à Dakar, ont de forts potentiels de croissance et les résultats de notre réseau de commercialisation dans les autres pays d’Afrique subsaharienne (+12% d’abonnés du 01/01/2001 au 31/08/2001 en réception directe par satellite) nous permettent de travailler sur des projets de développement de nos activités de distribution sur toute la zone.

Afrik : Canal + Horizons finance de nombreux films africains et est partenaire de manifestations comme les Journées de Carthage en Tunisie. L’arrêt de la diffusion de ses programmes dans cette zone veut-il dire l’arrêt de son financement à l’égard des films maghrébins ?

Dominique Fagot : En toute logique, Canal + Horizons ne financera plus directement, après son retrait, les films et les festivals du Maghreb. Mais comme vous le savez, l’un des premiers partenaires du cinéma au Maghreb reste Canal+ qui, par exemple, a coproduit l’excellent film du jeune réalisateur marocain Nabil Ayouch,  » Ali Zaoua « , Étalon du Yennenga au Fespaco 2001 et qui a assuré une excellente couverture du tout jeune Festival de Marrakech.

Afrik : Dans une interview qu’il nous avait accordée en avril 2000, Serge Adda disait qu’il « fallait aller en Algérie« . Quelles sont aujourd’hui les priorités de Canal + Horizons ?

Dominique Fagot : La priorité absolue pour Canal + Horizons, c’est son développement en Afrique subsaharienne. Pour la fin de l’année nous avons prévu des offres spéciales (différents packs seront proposés dans les pays) et une programmation exceptionnelle :  » Mission Impossible II « ,  » Erin Brokovich « ,  » Le 6ème Sens « , la coupe d’Afrique des Nations et les  » Pokémons  » pour les plus petits. Cela pour répondre aux attentes et aux demandes d’un marché qui reste, malgré les événements tragiques du mois de septembre, un marché dynamique dans tous les pays de notre zone de diffusion.

Afrik : Quels sont les pays d’Afrique subsaharienne dans lesquels Canal Horizons remporte le plus de succès ?

Dominique Fagot : Il n’est pas possible de vous répondre pays par pays. Aujourd’hui, Canal + Horizons, c’est 80 000 abonnés en Afrique subsaharienne, dont 41% en Réception Directe par Satellite, 33% via les réseaux MMDS et 22% en mode hertzien au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Nous devons non seulement fidéliser ce parc mais encore développer de nouvelles offres commerciales pour satisfaire un public avide de nouvelles images et de nouvelles technologies.

Afrik : Canal + Horizons est-il toujours à vendre ?

Dominique Fagot : Question saugrenue ! Canal + Horizons n’a jamais été à vendre ! Ce qu’il nous faut vendre aujourd’hui, ce sont des abonnements !

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