Photographie : mille et un déserts


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La Fondation Cartier à Paris s’offre un joli voyage à travers les déserts du monde entier. Jusqu’au 5 novembre prochain, vous pourrez venir vous dépayser au gré des photos et des films présentés. Du désert du Mojave californien aux dunes torturées de Namibie, du Red Centre australien aux dunes égyptiennes, vous en verrez de toutes les couleurs.

De la découverte du désert par les Européens au XIXème siècle, à sa redécouverte par plusieurs artistes contemporains, la Fondation Cartier offre un panorama complet de cet espace déroutant qui défie toutes les lois naturelles. La perspective y est abolie, l’immobilité y est sans cesse en mouvement, et le calme apparent annonce souvent la tempête. Il ne faut pas chercher de logique au désert.

Derrière l’esthétisme des oeuvres proposées, le désir de s’approprier cet espace mouvant est tenace. Les premiers aventuriers qui se sont frottés au sable désertique, ont utilisé la photographie qui venait tout juste de naître : les tirages d’époque sont d’Hippolyte Arnoux, Félix Bonfils, Maxime Du Camp, ou encore Jules Imbert. Ils nous donnent la vision européenne qu’ont eue les premières missions scientifiques dépêchées sur place, le plus souvent en Egypte. Sur un cliché sépia et un peu jauni par le temps, le Sphinx est encore à moitié enfoui sous le sable, et un Egyptien se tient fier comme Artaban sur la tête du monstre mythologique…

Carnet de désert

Les oeuvres plus récentes mélangent images fixes et animées. Ainsi Raymond Depardon, qui présente deux films : Tibesti Too qu’il a réalisé en 1976 et Déserts, réalisé pour l’exposition et qui nous emmène dans les déserts du Tchad, du Ténéré (Niger), d’Egypte, de Mauritanie, du Sahara occidental, de l’Atlas marocain, du Mali, d’Erythrée et d’Algérie. Titouan Lamazou s’est rendu quant à lui à Tombouctou au Mali, avec en poche soixante-douze photographies du même Raymond Depardon. Au gré de son périple, le navigateur a raconté à sa manière le désert et ses habitants, en dessinant à même les clichés photographiques. Résultat : un carnet de voyage chatoyant, émouvant et original. A l’image de cette exposition, dans laquelle chacun pourra trouver son désert.

Le désert, du 21 juin au 5 novembre 2000

Fondation Cartier pour l’art contemporain

261, bd Raspail 75014 Paris – 01 42 18 56 51

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