Paul Chouta arrêté pour diffamation contre Calixthe Beyala et Paul Biya


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paul chouta

Le Comité pour la protection des journalistes demande aux autorités camerounaises de libérer le journaliste Paul Chouta et d’abandonner les accusations de diffamation pénale et de diffusion de fausses informations à son encontre.

Le 28 mai, à Yaoundé, la capitale camerounaise, cinq officiers de police ont procédé à l’arrestation de Chouta, reporter pour le site web d’actualités camerounais Cameroun Web, en réponse à une plainte en diffamation déposée par l’écrivain français camerounais Calixthe Beyala, explique Emmanuel Vitus éditeur du site.

Chouta a été accusé de diffamation, de diffusion de fausses nouvelles et de discours de haine. L’accusation d’incitation à la haine a été abandonnée le lendemain mais Chouta a néanmoins été transféré à la prison de Kondengui à Yaoundé pour y être jugé.

Sa prochaine comparution devant le tribunal est prévue pour le 9 juillet. « Au lieu de placer Paul Chouta dans une prison à sécurité maximale, les autorités devraient le libérer et encourager Calixthe Beyala à demander réparation par le biais de recours civils, et non de poursuites pénales« , a déclaré Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ à New York. « Les lois sur la diffamation pénale et les fausses informations n’ont pas leur place dans un pays juste et équitable, et le Cameroun devrait changer ces lois. »

Le vice-ministre camerounais de la Justice, Jean De Dieu Momo, a refusé de commenter davantage l’affaire. Le CPJ a appelé et envoyé des messages à Charles Manda, conseiller du ministre des Communications du pays, et à Joyce Ndjem, responsable des communications nationales de la police camerounaise, mais n’a pas reçu de réponse.

Chouta a reçu des menaces anonymes répétées ces derniers mois et a été agressé devant son domicile en février par des agents présumés du gouvernement, comme le rapportait le CPJ à l’époque.

Vitus a déclaré au CPJ qu’il soupçonnait les accusations du gouvernement contre Chouta, ainsi que le refus de sa mise en liberté sous caution, d’être des représailles. Le rédacteur en chef a décrit Chouta comme un critique cinglant du président camerounais Paul Biya depuis 1982.

Le Cameroun est le troisième pire prisonnier de journalistes en Afrique, après l’Égypte et l’Érythrée, avec au moins sept journalistes emprisonnés pour leur travail le 1er décembre 2018, selon le recensement annuel des prisons du CPJ.

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