Opération séduction de Kabila auprès de Hollande à Kinshasa


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Le 14e Sommet de la Francophonie s’est achevé ce dimanche 14 octobre à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Le président Joseph Kabila, tancé par les ONG et associations de défense des droits de l’Homme, a tenu à donner des garanties à François Hollande, qui a fustigé la situation « tout à fait inacceptable » du pays.

Opération séduction pour Joseph Kabila. Le Président congolais, tancé par les ONG et associations de défense des droits de l’Homme, s’est évertué à égrener des preuves en matière de démocratie pendant le 14e Sommet de la Francophonie, tenu à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), du vendredi 12 au dimanche 14 octobre. Le grand oral du Président congolais était, bien entendu, adressé au Président français, François Hollande, qui, avant son arrivée en RDC, avait déploré la situation « tout à fait inacceptable » du pays.

Hormis le carnet « de bonne foi démocratique », d’avancée sur le plan des droits de l’Homme, remis aux journalistes lors du Sommet de Kinshasa, Joseph Kabila a sorti les grands discours pour plaire à François Hollande. La RDC s’est engagée à « traduire ces valeurs universelles dans la vie de ses institutions et de ses populations », a déclaré le Président congolais, accusé de fraude lors de l’élection présidentielle et d’atteintes permanentes aux droits de l’Homme. Et de mettre en exergue lors de l’ouverture du Sommet de Kinshasa « la tolérance, l’Etat de droit et la démocratie (…) consubstantiels de la Francophonie ».

Lors de son discours, le président Joseph Kabila est, par ailleurs, revenu sur la crise au Nord-Kivu, où l’armée congolaise est opposée aux mutins du Mouvement du 23 mars (M23) depuis le mois de mai, raillant « une guerre injuste » et « imposée » par « des forces négatives à la solde d’intérêts extérieurs », rapporte l’AFP.

Hollande n’en démord pas

François Hollande avait durci le ton contre la RDC. A quelques jours du coup d’envoi du Sommet de la Francophonie, le Président français avait fait entendre son opposition à l’action politique du président Joseph Kabila. « La situation dans ce pays est tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l’opposition », avait fustigé François Hollande en compagnie du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lors d’une conférence de presse commune, tenue ce 9 octobre à l’Elysée.

Bis repitita. Samedi 13 octobre, François Hollande a gardé le même ton ou presque à Kinshasa. Parlant de « réalités inacceptables », le Président français a affirmé que, « la bataille pour les droits de l’Homme demeure » en RDC. Et d’insister, « ici, nous sommes dans une démocratie où le processus n’a pas été encore complet, c’est le moins que l’on puisse dire ».

François Hollande a tenu ce discours, en marge du Sommet de la Francophonie, en inaugurant à l’Institut français de Kinshasa une médiathèque baptisée du nom de Floribert Chebeya, un militant des droits de l’Homme congolais assassiné en 2010. L’occupant actuel de l’Elysée a, toutefois, convergé avec Joseph Kabila en pointant du doigt « les agressions extérieures » visant la RDC.

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