Nigeria : une équipe de production passible de prison à cause d’un film homosexuel


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Nigeria : une équipe de production passible de prison à cause d’un film homosexuel

Ifè, un film qui fait la part belle à l’homosexualité, est interdit de lancement au Nigeria. L’équipe de production de l’œuvre cinématographique risque tout simplement la prison si elle s’entête à aller contre la décision des autorités nigérianes. L’homosexualité est en effet une pratique interdite dans le pays.

Les réalisateurs du film Ifè ont été informés par Adebayo Thomas, le directeur de la NFVCB, qu’ils risquaient des sanctions pouvant aller jusqu’à 14 ans de prison. En clair : « avoir fait la promotion de l’homosexualité dans un pays où les relations homosexuelles sont interdites »  pourrait bien leur coûter cher. La sortie de l’œuvre cinématographique avait été interdite par l’Autorité de censure des films et des vidéos (NFVCB) car elle représente une transgression des lois très rigoureuses du Nigeria, en ce qui concerne l’homosexualité.

L’Afrique réfractaire à la pratique de l’homosexualité

Le cas de la censure du film Ifè au Nigeria n’est pourtant pas un fait exceptionnel en Afrique. Il faut savoir que dans le milieu du cinéma, sur le continent, les producteurs font face à une censure qui les empêche de procéder au lancement de leurs œuvres dans leurs pays d’origine. L’un des exemples les plus illustratifs est l’œuvre cinématographique Rafiki, de la réalisatrice Wanuri Kahiu qui a dû surmonter de nombreux obstacles, en 2018, au Kenya.

Quant à l’équipe de production du film Ifè, elle a informé qu’elle trouverait une  alternative pour la sortie de ce film, quitte à se rabattre au plan national sur des projections privées.

Cette polémique vient tout de même rappeler que la créativité est de mise dans l’industrie cinématographique nigériane et constitue la base de son succès. Malgré la pandémie du Coronavirus qui a frappé le monde entier, Nollywood réussit quand même à tirer son épingle du jeu. Le cinéma nigérian vaut quelques 853,9 milliards de nairas, l’équivalent de 3,7 milliards d’euros. Cela correspond à 1,2% du PIB du géant ouest africain.

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