Nigeria : « Boko Haram », le film qui fait polémique


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S’il a été bien accueilli au Nigeria, le film « Boko Haram » du réalisateur ghanéo-nigérian, Pascal Amanfo, largement inspiré des attaques sanglantes du groupe terroriste, a été interdit au Ghana. Les autorités ghanéennes ont pointé du doigt le nom même du film.

Au Nigeria, le film « Boko Haram », inspiré des attaques meurtrières du groupe terroriste du réalisateur ghanéo-nigérian, Pascal Amanfo, a été très bien accueilli. Mais ce n’est pas le cas de son voisin le Ghana, où il a été interdit. Le scénario du film très provocateur dans lequel un terroriste prépare un attenta-suicide à Lagos, la plus grande ville du Nigeria, n’a pas pas été apprécié par les autorités ghanéennes, qui ont pris la décision de l’interdire. « Nous n’allons pas laisser un film appelé « Boko Haram » sortir au Ghana. Nous devons être prudents pour ne pas nous attirer l’hostilité du pays voisin », a expliqué à l’AFP, Ken Addy, du comité de contrôle du cinéma ghanéen.

Un film en phase avec l’actualité

Sur les trottoirs d’Accra, les DVD du film se sont vendus comme des petits pains. Mais les autorités ghanéennes ont vite ordonné de les retirer du marché. La police a même saisi des stocks des vendeurs à une gare routière de la capitale. Le distributeur du film a même été arrêté avant d’être libéré contre une amende de 2 000 cedi (680 euros). D’après Mustapha Adams, à la tête de l’association des distributeurs ghanéens de films, la réaction des autorités ghanéennes « a été excessive. Le plus important à ses yeux est de ne pas freiner l’expression artistique, au Ghana comme au Nigeria, deux pays où le secteur culturel est en pleine expansion ».

Selon Mustapha Adams, « certains ont craint que le film n’entraîne de l’empathie pour « Boko Haram », voir qu’il ait été en partie financé par des sympathisants des extrémistes ». Pour Pascal Amanfo, bien que son film, qui montre un kamikaze qui change de vie après une conversation avec une prostituée, ne soit pas totalement réaliste, il a le mérite de soulever de vrais problèmes d’actualité. « Si on ne peut pas raconter notre propre société, alors, en tant qu’artistes, on a échoué », déplore-t-il.

Au moins 3600 personnes auraient péri dans les attaques perpétrées par Boko Haram depuis 2009 au Nigeria. Le groupe terroriste qui échappe toujours au contrôle des autorités nigérianes veut créer un Etat islamique dans le nord. L’armée a lancé en mai dernier une offensive d’envergure à son encontre dans le nord du pays. Sans succès. Les attaques, meurtres, assassinats, tueries en masse se poursuivent…

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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