Moines de Tibhirine : le juge Trévédic en colère contre Alger


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Le juge Trévidic attend toujours l’invitation officielle pour démarrer l’autopsie des têtes des moines de Tibhirine, et se demande si Alger ne se moque pas de Paris.

Le juge français Marc Trévidic, chargé de l’enquête sur la tuerie des moines de Tibhirine en 1996, a durci le ton, ce mercredi, après deux reports de sa visite en Algérie : « Il va falloir savoir si on se moque de nous », a-t-il lancé sur la radio France Inter.

L’Algérie a autorisé le juge français à procéder à l’autopsie des têtes des religieux décapités, mais le magistrat anti-terroriste a dû reporter deux fois, cette année, cette visite, faute d’avoir reçu une invitation officielle d’Alger. « Je n’ai pas de date. Je ne comprends pas ce qui se passe », a déclaré M. Trévidic. « La justice algérienne a promis que ça se ferait, mais rien ne se passe ». « En septembre-octobre, une bonne fois pour toutes, il va falloir savoir si on se moque de nous ou pas », a poursuivi le juge d’instruction.

Le juge Trévédic doit se rendre à Tibhirine pour faire exhumer et expertiser les têtes des sept moines, enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, dans leur monastère, près de Medea, au nord-ouest. « Un juge qui fait une enquête est obligé de faire une autopsie dans une affaire criminelle », a expliqué M. Trévidic. « Personne ne comprendrait qu’elle n’ait pas lieu », a-t-il ajouté.

De son côté, le ministre algérien de la Justice, Tayeb Louh, avait assuré, après le second report, qu’il n’existait « aucun différend » entre les justices algérienne et française. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait estimé, en juin, après une visite à Alger, que M. Trévédic pourrait être autorisé à se rendre à Alger « dans les jours qui viennent ». « Laurent Fabius a fait des efforts, il revient avec des bonnes paroles, mais rien ne s’est passé depuis », a déploré le juge. « Je ne peux pas dire plus que : « Envoyez-moi la date qui vous convient et nous viendrons ». Qu’est-ce que vous voulez que je fasse d’autre ? Je ne vais pas m’immoler par le feu pour un dossier ».

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