Malawi : SOS pour le caméléon pygmée


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Le caméléon pygmée
Le caméléon pygmée

Des chercheurs sud-africains appellent le gouvernement malawite à stopper la déforestation à Mikundi, dans le sud du pays. Selon des chercheurs du South African National Biodiversity Institute, la perte du couvert végétal dans la région de Mikundi pourrait conduire à l’extermination du caméléon pygmée de Chapman. L’un des animaux les plus rares au monde, il est réapparu en 2016 après 30 ans de déforestation.

La déforestation continue à Mikundi, dans le Sud du Malawi, et pourrait être fatale à la survie de l’un des animaux les plus rares au monde, le caméléon pygmée de Chapman ou « Rhampholeon chapmanorum ». Dans une étude publiée le 3 août 2021, une équipe de chercheurs du South African National Biodiversity Institute a annoncé la réapparition du caméléon pygmée au Malawi, tout en pointant du doigt la cause de sa non-observation depuis longtemps. Depuis 2014, Krystal Tolley et ses collègues du South African National Biodiversity Institute tentent, en vain, de retrouver des traces du caméléon pygmée au Malawi, faisant craindre le pire pour cette espèce, observée pour la première fois par des scientifiques en 1992 dans ce pays d’Afrique de l’Est par l’herpétologue Colin Tilbury.

À l’époque, l’avenir du caméléon brun, qui mesure à peine 5 centimètres, était déjà préoccupant. Mais grâce aux images satellites, les scientifiques ont révélé que la zone où le caméléon a été initialement décrit a été complètement défrichée et que la région des collines du Malawi a perdu 80% de ses forêts depuis les années 1980. Lors d’une autre expédition, menée, cette fois en 2016, dans les parcelles forestières restantes des collines du Malawi, les efforts des chercheurs ont été couronnés de succès. Au final, 38 adultes et 11 juvéniles ont été trouvés dans ces parcelles forestières, notamment dans la zone proche de Mikundi.

Cependant, des échantillons prélevés sur les caméléons ont montré que les séquences génétiques de chaque population diffèrent de manière significative. À tel point qu’ils étaient incapables de se reproduire avec leurs camarades caméléons dans les régions voisines. Ce développement pourrait affecter la diversité génétique de l’espèce et augmenter les menaces auxquelles elle est confrontée. Sur la base de ces observations, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé l’espèce en danger critique d’extinction.

Pour renforcer le statut de protection de l’animal, les scientifiques appellent les autorités malawites à arrêter la déforestation dans les zones où l’espèce est observée. « La perte de forêt nécessite une attention immédiate avant que cette espèce n’atteigne le point de non-retour. Des mesures de conservation urgentes sont nécessaires, y compris l’arrêt de la destruction des forêts et de la restauration des habitats pour promouvoir la connectivité et arrêter la fragmentation de la population », prévient Krystal Trolley.

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