Libye : le général Haftar officiellement à la tête de l’armée


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Le général Haftar a prêté serment ce lundi devant le parlement de Tobrouk en temps que commandant en chef de l’armée libyenne reconnue par la communauté internationale.

L’armée libyenne du gouvernement de Tobrouk reconnu par la communauté internationale a officiellement un nouveau commandant en chef des forces armées en la personne du général Khalifa Haftar. Il a prêté serment ce lundi devant la chambre des députés installée dans cette ville de l’est de la Libye.

« Le major-général Haftar entame dès à présent l’accomplissement de sa mission militaire, sans délai. (…) Parmi ses premières tâches figure la formation du commandement militaire de l’armée libyenne afin de parachever l’opération de la ‘Dignité’ et de repousser l’organisation de l’EIIL », a indiqué le porte-parole de l’Etat-major de l’armée libyenne, le colonel Ahmed al-Mismari, peut-on lire sur Anadolu Agency.

Soutenu par l’Egypte

Le général a remercié tous les pays qui ont soutenu l’armée libyenne, notamment l’Egypte, un de ses plus fervents soutiens et alliés. Khalifa Hafar avait été nommé chef suprême des forces armées le 2 février dernier par les députés de Tobrouk, un des deux gouvernements en Libye en concurrence avec celui qui contrôle Tripoli soutenu par le groupe armée Aube de la Libye.

Le général Haftar a promis de combattre farouchement les groupes terroristes qui pilulent en Libye. Il a regroupé autour de sa personne l’armée du gouvernement légale basée à l’est pour combattre les diverses milices qui mettent à mal la stabilité du pays. La nomination du vieux général risque de compliquer le travail de l’ONU, qui tente de réunir autour d’une même table les deux camps rivaux pour aboutir à un accord de paix, car le gouvernement de Tripoli est très hostile à Haftar.

« L’homme des Américains »

Khalifa Haftar est un ancien général de l’armée de Kadhafi pour qui il combat au Tchad, où il est fait prisonnier en 1987, au cours de la bataille de Ouadi-Doum. C’est là qu’il passe du côté américain qui le « retourne » et le place à la tête de la « force Haftar », composée de 2 000 hommes qui tentent de renverser le « guide » libyen. Equipés par les Etats-Unis, ces mercenaires basés au Tchad ont l’objectif d’envahir la Libye.

La situation se complique en 1990 quand Idriss Déby s’empare du pouvoir et chasse Hissène Habré. Soumis aux fortes pressions de Mouammar Kadhafi, le nouvel homme fort à N’Djamena veut capturer l’ex-général pour le livrer à son nouvel allié. Khalifa Haftar se fait alors ex-filtrer en urgence par les Américains qui organisent un pont aérien passant par le Nigeria et le Zaïre. Considéré comme « l’homme des Américains », il fait son retour en Libye, contre toute attente, et rejoint officiellement le général Younès, assassiné par la suite, à la tête des forces rebelles.

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