Les colis sénégalais mettent le paquet


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La Poste sénégalaise a inauguré lundi à Dakar le service Colis-vite qui permet d’acheminer des paquets sur l’ensemble du territoire en 24, 48 ou 72 heures. En misant sur les délais et sur la sécurité du transport, l’administration postale dépoussière l’ancien système et entend combattre le secteur informel. Elle vise 10 000 colis par an. Interview d’Assane Seck, directeur commercial.

24 heures, 48 heures ou 72 heures, pour des livraisons sur l’ensemble du territoire : La Poste sénégalaise a fini de flâner. Elle a inauguré lundi à Dakar le service Colis-vite venu remplacer l’ancien système postal qui ne prenait pas en compte la notion de délai. Objectif : un trafic annuel de 10 000 colis. Assane Seck, directeur commercial de La Poste, revient sur un nouveau produit amené à lutter contre le secteur informel.

Afrik : Pourquoi avoir créer le Colis-vite ?

Assane Seck : L’ancien système de colis au Sénégal était compliqué et obsolète. L’usager avait le choix entre deux modes d’acheminement : par voie de surface ou par avion. Mais la Poste ne s’engageait pas sur le caractère prioritaire du service. Nous avions juste une obligation de résultat. Alors, ça mettait le temps que ça mettait. Maintenant se sont les délais que l’on vend. En regardant les statistiques, nous nous sommes aperçus qu’il y avait des opportunités. La Poste n’a envoyé que 25 colis sur le réseau national en 2002 ! Nous avons pensé qu’il était temps de développer un système intéressant pour le client. Nous visons 10 000 colis par an répartis sur les 135 points de notre réseau à travers le pays.

Afrik : Comment les Sénégalais faisaient jusque-là pour envoyer des colis dans le pays ?

Assane Seck : Il existe un système de transport informel à la gare routière que nous souhaitons justement combattre. Les personnes confient aux chauffeurs de taxi-brousse leur colis moyennant le prix de transport d’une personne physique (3 000 FCFA de Dakar à Saint Louis, par exemple). A charge pour le destinataire d’attendre le colis à l’autre gare routière.

Afrik : Quels sont les avantages du Colis-vite ?

Assane Seck : Il s’agit d’un système prépayé. Nous avons créé un emballage qui est vendu avec toutes les prestations. Nous offrons d’importantes garanties. Si les délais ne sont pas respectés nous faisons une facture d’avoir de 2 500 F CFA au client. En cas de perte, nous le dédommageons à hauteur forfaitaire de 15 000 F CFA. D’autre part, nous comptons améliorer la sécurité du Colis-vite avec un système d’ensachage à froid du paquet. Un système inviolable qui nécessitera que l’agent au guichet vérifie les contenus avant de fermer le colis. Il ne s’agit pas que les gens puissent envoyer du haschich par La Poste !

Afrik : Comment assurez-vous la logistique du service ?

Assane Seck : Il n’y a pas vraiment de logistique spéciale. Le système est déjà là. Il ne faut pas oublier que La Poste est avant tout une société de transport de courrier. Nous avons notre propre régie. Ce qui fait qu’il n’y a aucun surcoût pour l’usager. Nous ne sommes pas sortis de l’ancienne gamme de prix où les envois pouvaient aller jusqu’à 8 000 FCFA (contre 7 300 FCFA pour un colis de 16 à 20 kg en 24 h, 6 800 F CFA pour un délai de 48 h et 6 200 CFA pour un délai de 72 h, ndlr).

Afrik : Si la logistique est déjà en place depuis longtemps, pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ?

Assane Seck : Je ne suis directeur commercial que depuis deux ans. Et nous avons mis un an pour développer le Colis-vite.

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