Les autres visages de la francophonie


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Les 37e assises de l’Union de la presse francophone, qui se sont déroulées à Lomé (Togo) du 4 au 8 novembre derniers, ont montré toute la diversité de la Francophonie. Plus de 40 pays étaient représentés, dont certains auxquels peu de monde aurait spontanément pensé.

De notre envoyé spécial

Quel pourrait être le dénominateur commun entre la Palestine, la Roumanie, la Grèce, le Canada, la Serbie, la Jordanie et le Vietnam ? La réponse, aussi étonnant que cela puisse paraître, est la francophonie. Les 37e assises de l’Union de la presse francophone (UPF, Lomé, Togo 4-8 novembre) ont rassemblé toute la palette de ceux qui ont le français en partage. Au-delà de l’Afrique, continent éminemment francophone, Afrik a décidé de donner la parole à ceux qui cultivent la langue de Molière dans des pays pas si lointain ou non francophones et à l’autre grand pays du français : le Canada.

 Hassan F. Balawi

Société radio et télévision de Palestine, fondateur et secrétaire général de la section palestinienne de l’UPF

« Le français est une langue d’élite, de beauté et d’amitié »

Pales.jpg« Le français est une langue de savoir, de lumière, d’élite, de beauté, de littérature et d’amitié. Elle est de plus en plus étudiée dans le pays, notamment en faculté. Il existe également de nombreuses associations d’amitiés franco-palestiniennes. Les assises de l’UPF s’inscrivent dans la continuité du dialogue et une logique d’échange. Elles constituent une ouverture sur le monde. Elles permettent de connaître la situation des journalistes francophones et d’expliquer la situation des médias en Palestine. Le journaliste palestinien est privé de tout à cause de l’occupation qui constitue la principale préoccupation des médias. Le journalisme palestinien est par ailleurs trop politisé et nous n’explorons malheureusement pas tous les aspects de la vie du pays. »

 Catalin Farcas

Rédacteur et réalisateur Antena 1 Bucarest (chaîne privée roumaine)

« Bucarest était surnommé ‘Le petit Paris’ »

Roum.jpg« Je suis membre de l’UPF depuis 5 ans, mais c’est la première fois que je viens en Afrique. Ces assises sont un lieu de rencontres, de partage et de découverte. Sans être trop manichéen, la langue française est un peu un contre poids contre l’anglais. La France ce n’est pas simplement d’Artagnan ou Robespierre, c’est tout un espace francophone. La France a beaucoup influencé la Roumanie. Bucarest était, jadis, surnommé le « Petit Paris ». Nous avons l’Arc de triomphe de Bucarest, qui ressemble à s’y méprendre à celle des Champs Elysées. Nous avons même des lois que nous avons importées de France. Le français a longtemps été la première langue étrangère de Roumanie, mais à partir des années 90, après la mort de Ceausescu (1989, ndlr), l’influence américaine s’est de plus en plus développée, notamment à travers la télévision. »

 Aristea Katsanevaki

Aigaion TV (Grèce), agence de presse grecque et agent du label Vinilio music productions

« La Grèce est entrée l’année dernière dans la Francophonie »

REA.jpg« La Grèce n’est pas un pays francophone mais nous sommes entrés dans la Francophonie, l’année dernière, en tant que pays observateur. La langue française était, jadis, très prisée dans le pays. Son apprentissage était même lié à une bonne éducation. Mais l’influence américaine s’est développée peu à peu, surtout sous la dictature de Papadopoulos (1967-1974) et à travers la télévision. L’anglais est désormais la seconde langue du pays. Mais on assiste toutefois, depuis quelques années, à un retour du français (le maire d’Athènes, Mme Dora Bakoyannis est d’ailleurs francophone). Il existe une certaine volonté politique dans la mesure où nous entrons dans l’Organisation internationale de la Francophonie. La section grecque de l’UPF n’a qu’un an. Ce sont mes 2e assises. L’événement est très enrichissant, car il offre l’occasion de développer des réseaux et d’impulser de nouvelles dynamiques. Mon rapport au français est culturel. J’ai étudié et travaillé en France et je suis une partisane de la diversité culturelle. »

 Renaud Gilbert

Radio Canada

« Le Canada est une pays multiculturel »

Canad.jpg« C’est la première fois que je participe aux assises de l’UPF et la première fois que je viens au Togo. Ma présence est aussi un petit hommage au fondateur de l’UPF, un Canadien (d’origine irlandaise), Dostaler O’Leary. J’accepte par ailleurs toutes les tribunes qui me sont offertes pour parler de journalisme et pour parler du rôle de la radio diffusion publique et le rôle de médiateur de presse (ou ombudsman). Au Canada, on se rend bien compte de l’importance de la francophonie, car Montréal est une ville multi ethnique et 80% des gens y sont de langue française. La population est très métissée, même si les descendants français sont les plus nombreux. Nous avons donc développé une sensibilité aux réalités francophones. »

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