Législatives au Congo : le parti de Lissouba accuse le pouvoir de «hold-up électoral »


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Les dirigeants de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), principale formation de l’opposition congolaise, ont accusé le pouvoir, samedi, à Brazzaville, d’avoir organisé un «hold-up électoral » contre leurs candidats lors des législatives du 24 juin et du 5 août.

Brazzaville, Congo

« Les résultats publiés par M. François Ibovi – ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation – sont fabriqués de toutes pièces et le fruit d’un hold-up électoral », a dénoncé Pascal Tsaty Mabiala, le Secrétaire général de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), samedi, depuis Brazzaville. « Le scrutin n’a pas été transparent, ni équitable », a ajouté Tsaty Mabiala, selon lequel « le Congo, après avoir organisé brillamment les élections de l’ère post-Conférence nationale souveraine – remportées par Pascal Lissouba, fondateur de l’UPADS – vient de plonger dans une culture de tricherie dont les conséquences sont incalculables pour l’avenir ».

« Les objectifs minima ont été atteints »

L’UPADS accuse la Commission nationale d’organisation des élections (CONEL) d’avoir « volé » la victoire de cinq de ses candidats dans les circonscriptions de Mossendjo, Moutamba, Nkayi, Mabombo et Dolisie dans le sud-ouest. « Dans ces circonscriptions, les résultats n’ont pas été affichés devant les bureaux de vote », a révélé le Secrétaire général de l’UPADS.

« N’eut été le hold-up électoral, l’UPADS peut dire que les objectifs minima ont été atteints », a-t-il ajouté. Le parti de l’ancien président Pascal Lissouba a décidé de déposer des recours à la Cour constitutionnelle, seule institution habilitée à arbitrer le contentieux électoral. De la réponse apportée à ces recours dépendra la participation de l’UPADS à la future Assemblée, a indiqué Tsaty Mabiala.

Il est à noter que les autorités congolaises ont annoncé lundi une rectification dans la publication des résultats, proclamant l’élection du candidat Christophe Moukouéké, de l’UPADS, dans la circonscription électorale de Mabombo (sud-ouest), en lieu et place de celle de Marcel Kalla. « Une erreur matérielle s’est produite à l’occasion de la transcription des résultats électoraux » dans cette circonscription électorale, a indiqué le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation.

L’opposition laminée par le parti du président Sassou Nguesso

Selon les résultats publiés jeudi par le ministère en charge des élections, le Parti congolais du travail (PCT) du président Denis Sassou Nguesso et ses alliés ont obtenu la majorité absolue en raflant 124 des 137 sièges de l’Assemblée. L’opposition sera représentée dans cette chambre du Parlement par deux partis, l’UPADS, qui a obtenu 10 sièges, et l’Union pour la démocratie et la République (UDR-Mwinda), de feu André Milongo, qui n’a glané qu’un seul siège contre huit dans l’Assemblée sortante.

L’organisation des deux tours des législatives n’a pas satisfait les observateurs nationaux et ceux de l’Union africain (UA). Néanmoins, a prévenu le ministre de l’Adlinistration du territoire, « aucun prétexte ne saurait donner lieu à des actes inadmissibles de violence et de menace à la paix civique. Ceux qui ont des arguments à faire valoir ont le droit de porter leurs contestations devant la Cour constitutionnelle, conformément à la loi ». A compter de la date de publication des résultats, la Cour constitutionnelle dispose de 45 jours pour se prononcer.

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