Le Togo fait ses adieux à Étienne Eyadéma Gnassingbé


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Les obsèques de l’ancien Chef de l’Etat togolais, feu le Président Étienne Eyadéma Gnassingbé ont eu lieu, dimanche dernier, à Lomé au Palais des Congrès en présence de plusieurs Chefs d’Etat africains et de représentants de gouvernements étrangers. Avant qu’il ne rejoigne définitivement les entrailles de sa terre natale de Pya, mardi prochain, les Loméens qui le souhaitaient lui ont rendu un dernier hommage.

Dernier hommage national au Président togolais, le Général Étienne Eyadéma Gnassingbé. Des milliers de Togolais se sont en effet massés dans les rues de Lomé, dimanche dernier, pour suivre le cortège funéraire en tête duquel trônait, recouvert du drapeau togolais, le cercueil du Président Gnassingbé. Tout comme les nombreux objets frappés à l’effigie de « Papa Eyadéma », en janvier dernier (à l’occasion du 38è anniversaire de son accession au pouvoir), les tee-shirts sur lesquels, on pouvait notamment lire, « Père immortel, dors en paix » deviendront certainement des objets de collection pour les plus nostalgiques d’un régime basé sur le culte de la personnalité. Nostalgiques d’une époque où justement, le Togo chantait son Président. « Nous ne pleurons pas, nous le chantons » a d’ailleurs conclu, à la fin son éloge funèbre, Beheza Gnassingbé, l’une des filles du défunt Président. Elle a également plaidé pour le pardon auprès de « ceux que son père a pu offenser », rapporte Republic of Togo.

Plus tôt, dans la matinée de ce dimanche, des salves de canon avaient été tirées à l’arrivée de la dépouille du chef de l’Etat togolais à l’aéroport de Lomé en provenance de Pya, son village natal. Puis, elle a été conduite au palais des Congrès, où siègent habituellement les députés togolais, pour être exposée devant environ 4 000 personnes. Les présidents Mathieu Kérékou du Bénin, John Kufuor du Ghana, Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire, Mamadou Tandja du Niger et le Nigérian Olusegun Obasanjo, président en exercice de l’Union Africaine (UA) ont pris part aux obsèques du Président togolais. La France de Jacques Chirac était représentée par son ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, et l’Union européenne par son Commissaire au développement, Louis Michel. Le Gabon, le Burkina Faso, la République démocratique du Congo étaient aussi représentés lors de cette cérémonie durant laquelle un culte protestant de l’Eglise évangélique et presbytérienne du Togo a été célébré.

Chirac absent aux obsèques d’un grand ami de la France

Prenant la parole durant ces obsèques, Koffi Sama, dernier Premier Ministre du Général Président, ému jusqu’aux larmes, a fait l’éloge de celui qui avait fait, selon lui, du Togo « un pays de discipline et de sécurité ». Dans la même veine, Zakary Nandja, le Chef d’Etat major des Forces armées togolaises, a estimé que Gnassingbé Eyadéma avait été un « bouclier pour toute la nation togolaise (et) qui a mis la vie du pays à l’abri de toutes les dérives ». Sentiment que viennent largement démentir la crise politique, liée justement à la succession présidentielle, que connaît le Togo. Emotion d’un côté donc et indifférence de l’autre. Car l’opposition dans son ensemble ne s’est pas déplacée, largement suivi en cela par leurs militants dont le quartier de Bè est le fief. A l’exception près des formations politiques comme la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) de Léopold Gnininvi ou des partis plus modérés tels la Convergence patriotique panafricaine (CPP) de l’ancien Premier Ministre togolais, Edem Kodjo. Un candidat potentiel aux scrutin présidentiel d’avril prochain.

Pour l’heure, ce lundi soir, une veillée funèbre se tiendra à Pya où un ultime hommage sera rendu mardi à Étienne Eyadéma Gnassingbé par ses proches, à savoir sa famille, Faure Gnassingbé en tête – digne fils de son père – et les membres du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT). Là où se trouve sa dernière demeure, le Président togolais trouvera peut-être enfin la paix et le repos éternels. Ce qui n’aura pas été le cas ces derniers jours. Sa dépouille ne cesse en effet de faire, si l’on s’en tient au programme officiel, des allers-retours entre la capitale et son village natal.

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