Le recteur de l’université de Kinshasa dénonce la fuite des cerveaux vers l’Europe


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Le recteur de l’université de Kinshasa, Lututala Mumpasi, a dénoncé, jeudi lors de la Conférence internationale sur la migration et le développement, la fuite des cerveaux africains vers l’Europe et l’Amérique du Nord, appelant les participants à mettre au point un mécanisme permettant de mettre fin à ce phénomène de transfert des compétences d’Afrique vers les pays riches du Nord.

Pour Lututala Mumpasi, la perte en investissement est considérable pour un pays comme la RD Congo où la majorité de la population vit avec moins d’un dollar par jour, et qui assiste impuissante aux départs en Europe des médecins, formés après sept ans d’études au prix d’énormes sacrifices financiers pour les parents.

Il a cité le cas du Ghana dont 64% des médecins travaillent aux Etats-Unis. Il a aussi stigmatisé le fait que tous les meilleurs joueurs de football africains évoluent dans les équipes européennes.

Le recteur de l’université de Kinshasa a appelé les pays riches et les institutions internationales à équiper les universités africaines en laboratoires et bibliothèques permettant aux chercheurs africains de travailler dans des conditions optimales.

Il a également appelé à la formation des compétences africaines au moyen de Nouvelles technologies de l’information.

A cet égard, il a indiqué que l’Université de Kinshasa est reliée à Internet grâce à un programme de coopération avec la Belgique qui paye 5.000 dollars par mois pour le maintien de cette liaison.

En outre, il a dénoncé avec force le phénomène de la
déqualification des compétences africaines lorsqu’ils
s’installent en Europe, où les conditions d’insertion sociales sont inexistantes.

« Ainsi, dans de nombreux pays européens, on voit des docteurs africains, travailler au noir comme conducteur de taxi, ou porteurs dans un magasin », a-t-il dénoncé.

Pour remédier à ce phénomène, Lututala Mumpasi a préconisé la mise en place des politiques adéquates d’insertion sociale.

Un programme pour les médecins et infirmiers

Au cours de la séance de clôture de cette conférence de deux jours, le ministre belge de la Coopération et du Développement, M. De Decker, a annoncé que la question de la fuite des cerveaux dans le domaine de la Santé sera discutée le 11 avril prochain au Luxembourg où se teindra le Conseil des ministres européens de la Coopération et du Développement.

Les ministres européens discuteront notamment d’un programme visant à garantir aux médecins et infirmiers en Afrique, un environnement et des conditions de travail conformes aux nécessités médicales.

Concrètement, il s’agira de voir comment mettre en place un
instrument financier pour payer aux médecins et infirmiers
africains ayant travaillé en Europe le différentiel du salaire entre ce qu’ils percevaient en Europe et ce qu’ils toucheraient dans leurs pays.

M. De Decker a, par ailleurs, proposé la création en Afrique de centres de référence dans le domaine universitaire et médical, d’écoles internationales de commerce et de réseaux de formation inter-africains.

Les délégués, venus des pays d’origine, de transit et de
destination des migrants, se sont donné rendes-vous au mois de septembre prochain à New York à l’occasion du Dialogue de haut niveau sur la migration et le développement.

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