Le Maroc libère ses ondes


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Le projet de loi gouvernemental sur la libéralisation de l’audiovisuel a été adopté jeudi dernier au Maroc. Il ouvre une nouvelle époque pour l’univers radio et télévision chérifien : celle du pluralisme et de la diversité des opérateurs.

Le Parlement marocain a adopté le 25 novembre dernier à l’unanimité le projet de loi gouvernemental sur la libéralisation de l’audiovisuel : date à marquer d’une pierre blanche pour les différents opérateurs qui préparaient depuis plusieurs années la création de nouvelles chaînes de télévision ou de nouvelles stations de radio sur le territoire du Royaume.

Plus d’images marocaines

Face à la mondialisation des communications, à la multiplication du nombre de chaînes émises par satellite et à la place croissante prise par ce mode de réception dans la consommation des images au Maroc, il était en effet urgent que de nouvelles chaînes, développées localement au Maroc, puissent venir concurrencer l’offre des chaînes internationales, qu’elles soient européennes, américaines, ou même arabes, le plus souvent éditées au Moyen-Orient.

En clair, c’est désormais la fin du monopole d’Etat sur la radiodiffusion, mais c’est l’assurance pour le Maroc d’une revitalisation audiovisuelle qui ne pourra que profiter aux producteurs marocains, en leur ouvrant de nouveaux marchés, concurrentiels, diversifiés.

Car la force de la radio et de la télévision privées tient à l’obligation devant laquelle elles sont placées : séduire, attirer l’audience, donc répondre aux attentes et aux besoins précis d’une population, rejoindre ses aspirations profondes en termes de divertissement comme en termes d’information. D’où la nécessité d’une production locale plus importante, capable de refléter une identité, surtout lorsqu’elle est aussi forte et enracinée que l’identité marocaine.

Participer directement à la création des programmes audiovisuels diffusés au Maroc, c’est créer les conditions favorables à la vitalité de la culture, des traditions, de l’héritage intellectuel, social, religieux, qui font du Maroc un pays singulier et différent de ses voisins.

Des limites clairement posées

C’est en ce sens que la loi de libéralisation de l’audiovisuel précise que les médias nationaux ou internationaux qui obtiendront les licences de diffusion hertziennes devront s’engager à respecter scrupuleusement plusieurs principes essentiels, et en particulier « les valeurs de la monarchie et les acquis du royaume en matière d’Islam et d’intégrité territoriale. »

Cela signifie en particulier que devront être préservés par les nouveaux médias qui vont apparaître les deux grands «tabous» de la société marocaine, la question territoriale (le Sahara occidental) et la question politico-religieuse (tout ce qui touche au Roi, commandeur des croyants, promoteur d’une vision apaisée et ouverte de l’Islam contemporain).

Dans ces limites d’emblée posées, l’audiovisuel marocain va connaître enfin son grand printemps : de nombreux projets étaient en gestation et vont se dévoiler dans les prochains mois… De quoi renouveler en profondeur un paysage médiatique marqué jusque-là par une trop grande stabilité !

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