Le Maroc a-t-il espionné une militante sahraouie via Pegasus ?


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Le royaume du Maroc est une nouvelle fois accusé d’avoir eu recours au logiciel espion Pegasus, pour espionner la militante sahraouie des droits de l’Homme, Aminatou Haidar.

Le Maroc a-t-il espionné la militante sahraouie des droits de l’Homme, Aminatou Haidar, via Pegasus, le logiciel de l’entreprise israélienne NSO Group ? C’est en tout cas ce qu’a révélé Amnesty International, dans un rapport rendu public, ce mercredi 9 mars 2022. Des accusations qui remettent au goût du jour le fameux scandale qui a éclaboussé le royaume, en 2021.

Se basant sur une analyse réalisée par le Security Lab, Amnesty international a conclu que « deux téléphones appartenant à Aminatou Haidar, défenseure sahraouie des droits humains, ont été ciblés et infectés tout récemment, en novembre 2021, quelques mois seulement après les révélations du Projet Pegasus qui ont choqué le monde entier ». Le Maroc ayant été accusé d’avoir espionné plusieurs personnalités algériennes, de même que le Président français, Emmanuel Macron.

Selon l’organisation de défense des droits de l’Homme, Aminatou Haidar, qui a reçu des alertes de sécurité d’Apple, a pris contact avec la Fondation Right Livelihood, qui l’a orientée vers le Security Lab d’Amnesty international pour une analyse technique de ses deux téléphones portables. Les messages de la marque à la pomme alertaient la militante sahraouie que ses téléphones étaient peut-être ciblés par des espions.

Estimant que NSO « doit rendre des comptes pour son rôle dans le fait qu’Aminatou Haidar a été prise pour cible par son logiciel, tout comme d’autres militant·e·s courageux au Maroc et au Sahara Occidental », Amnesty International dit son étonnement de voir que la société israélienne « n’a pris aucune mesure afin de prévenir les violations des droits humains causées par ses outils au Maroc ».

Dénonçant que de tels actes d’espionnage s’inscrivent « dans le cadre d’un durcissement de la répression contre la dissidence pacifique au Maroc », Amnesty, qui se dit convaincu que « la société civile au Maroc et au Sahara Occidental continue d’être illégalement prise pour cible par le logiciel espion Pegasus », dénonce « l’incapacité des autorités marocaines à respecter et protéger les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique ».

A lire : Affaire Pegasus : Israël affirme que le Maroc n’a jamais espionné Macron

Pour mettre fin à de telle pratiques, Danna Ingleton, directrice adjointe d’Amnesty Tec estime obligatoire la mise en place d’un « moratoire sur la vente, le transfert et l’utilisation des logiciels d’espionnage soit instauré sans délai, jusqu’à ce qu’un cadre réglementaire de protection des droits humains soit mis en place », convaincue de l’impossibilité de « faire confiance à des entreprises qui fabriquent des logiciels espions comme NSO Group pour s’autoréguler ».

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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