Le grand retour de Salif Keita


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Salif Keita
Salif Keita

Après trois ans d’absence Salif Keita signe un magistral retour avec Moffou. Un album événement plein d’énergie et de sensibilité témoin d’un beau retour aux sources de l’artiste malien, grand Monsieur de la musique africaine au talent toujours intact.

Fermez les yeux et laissez-vous emporter. Laissez-vous envahir par la puissance évocatrice d’une musique et d’une voix. Celle de Salif Keita. Un nom, une référence. Après trois ans d’absence, le Malien revient avec Moffou. Un album événement remarquablement produit et savoureusement acoustique où l’artiste renoue avec ses profondes racines africaines.

Lui, le descendant du grand Soundiatta, lui, l’albinos n’était pas au départ sur la bonne route du succès. Car embrasser une carrière musicale quand on n’est pas de la caste des griots, pire encore quand on a du sang noble, est un affront que la famille ne pardonne pas facilement. D’autant que sa particularité génétique, un Noir à la peau blanche, n’est pas un bon présage dans les traditions africaines. Belle revanche, le paria est aujourd’hui un prince. Reconnu par tous comme l’un des grands de la musique africaine.

Superbe duo avec Cesaria Evora

Pour son nouvel album, Salif frappe fort, d’entrée de jeu, avec un excellent duo avec Cesaria Evora. La diva capverdienne invitée à chanter sur le morceau « Yamore » n’a pas fait le voyage pour rien. Toujours très à l’aise en duo, que pouvait-elle faire avec Salik Keita qu’un chef d’oeuvre ?

Plus qu’un simple titre, ce qu’il y a de plus remarquable dans Moffou reste l’admirable tenue musicale de l’album qui jouit par ailleurs d’une impeccable prise de son. Chaque instrument est là, à sa place, présent mais pas trop, chacun participant à construire des productions ciselées, tantôt pleines d’énergie, tantôt remplies d’une douce sensibilité.

Et puis il y a Salif. Lui et sa guitare acoustique, mais surtout lui avec sa voix. Pure, inimitable, authentique. En malinké ou en bambara, il balade son chant avec une aisance déconcertante. Il est chez lui. Il nous y invite et nous serions bien bêtes de refuser.

Pour commander le disque de Salif Keita, Moffou, chez Universal (2002)

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