Le développement économique du Mozambique stoppé par le terrorisme


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Total Mozambique GNL
Total Mozambique GNL

Il y a une semaine, le groupe pétrolier français Total annonçait le redémarrage de son méga chantier d’exploitation de gaz naturel liquéfié (GNL) au Mozambique. Un investissement partagé avec ExxonMobil d’un montant global de près de 50 milliards de dollars (40 milliards d’euros). Mais les violentes attaques terroristes de ces derniers jours, qui ont abouti à la prise de la ville de Palma et au déplacement de dizaines de milliers de réfugiés, ont stoppé brutalement la reprise du projet ainsi que tous les autres chantiers de la zone. Un coup d’arrêt brutal pour le développement de ce pays d’Afrique de l’Est.

La province de Cabo Delgado, dans la partie la plus septentrionale de la ligne maritime du Mozambique, dans le bassin du Ruvuma, abrite les trois plus grands projets de GNL gaz naturel liquéfié d’Afrique, avec la présence de l’américain ExxonMobil avec le français Total ou l’italien ENI par exemple. Ces projets sont la promesse d’investissements colossaux qui pourraient faire du Mozambique un des pays les plus riches d’Afrique. Pour assurer la sécurité des multinationales du pétrole présentes sur place, le Gouvernement du Mozambique avait annoncé le renforcement des mesures de sécurité dans la zone située dans un périmètre de 25 km autour des installations.

Mais cette semaine, la milice séparatiste, connue sous le nom de Haul Sunnah Wa-Jamo (ASWJ), a intensifié sa campagne pour s’emparer du territoire de Cabo Delgado, la province la plus septentrionale du pays, et les djihadistes ont attaqué et pris le contrôle de la ville de Palma, à seulement dix kilomètres du méga projet gazier d’Exxon et Total. Le nombre de victimes à Palma parmi les civils et les combattants reste inconnu, après trois jours de combats, mais une dizaine d’employés d’installations gazières auraient été tués en essayant de fuir les combats et des sources parlent de rues jonchées de cadavres et de personnes décapitées. « Total ne déplore pas de victime parmi le personnel employé sur le site du projet », a déclaré le pétrolier français dans un communiqué ajoutant que « La remobilisation du projet qui était envisagée en début de semaine est bien sûr suspendue ».

D’autres projets d’exploitation de gaz naturel liquéfié sont en développement sur le continent africain, en Tanzanie par exemple, mais aussi le gisement Tortue, partagé entre le Sénégal et la Mauritanie, qui doit démarrer l’année prochaine et un terminal flottant au large du Congo-Brazzaville.

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